Nouvelles locales

une association prône le retour des petits élevages de plein air contre la grippe aviaire

Les producteurs de Loire-Atlantique soutiennent qu’un modèle opérationnel plus modeste et mieux adapté au bien-être animal serait plus résistant aux épidémies. Une expérimentation nationale entend tester cette pratique pendant un an.

Le Figaro Nantes

Les joies du plein air comme solution à l’abattage préventif. En Loire-Atlantique, les éleveurs de volailles membres de l’association Sauve qui Poule s’apprêtent à remettre à leurs élus locaux des exemplaires de leur tout nouveau manifeste vantant les mérites de l’élevage en plein air. Soit « une alternative à l’élevage de masse » pensé comme un pied de nez à l’agro-industrie mais aussi comme un moyen d’épargner aux producteurs les ravages de la grippe aviaire.

« Les mesures précédemment imposées par le gouvernement consistaient à enfermer les volailles en cas d’épidémie, ce qui est absurde. Nous luttons contre ce raccourci intellectuel qui suppose que l’élevage confiné préserve la santé des animaux »indique à Figaro Jacques Dupont, président de la branche départementale du collectif et éleveur de volailles depuis 25 ans, à Saint-Étienne-de-Mer-Morte, à une vingtaine de kilomètres au sud de Nantes. « Au contraire, il faut respecter les besoins fondamentaux des animaux, notamment en termes d’espace », ajoute le producteur, qui assure que l’élevage en plein air et à faible densité permet de développer les immunités naturelles des volailles. « Gardez une limite de quatre à six poulets par m2au lieu de la densité au moins quadruplée pratiquée par l’agro-industrie, cela nous permet aussi d’élever des volailles de qualité », il maintient.

Semer des graines

Le collectif, qui se décrit dans son manifeste comme un rassemblement « des éleveurs et des consommateurs », a germé depuis 2017 dans plusieurs départements de France. Le manifeste commun, sorti en avril, prend ainsi le parti de l’élevage en plein air en s’opposant «normes de biosécurité industrielle » – des réglementations destinées aux plus grandes exploitations et auxquelles les petits agriculteurs seraient contraints de se conformer. Malgré leur modèle « qualitatif et local » qui serait naturellement plus résistant à ces risques sanitaires, affirment les auteurs.


Nous ne sommes pas contre l’agro-industrie, nous voulons simplement rappeler que des méthodes agricoles alternatives existent.

Jacques Dupont, éleveur de volailles à Saint-Étienne-de-Mer-Morte (Loire-Atlantique)

En marge de leur assemblée générale prévue le 25 mai, la trentaine d’éleveurs de la branche Loire-Atlantique du collectif Sauve qui Poule comptent se faire mieux connaître auprès des élus locaux. « Nous ne sommes pas contre l’agro-industrie, nous voulons simplement rappeler que des méthodes agricoles alternatives existent, précise Jacques Dupont. Notre idée est de semer les graines auprès des décideurs locaux qui pourraient soutenir notre initiative.

Pour diffuser leur modèle, les membres du collectif ont également rejoint l’expérimentation coordonnée à l’échelle nationale par la Fédération associative pour le développement de l’emploi agricole et rural (FADEAR), en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire (anses). Lancée en mars dernier autour de 144 élevages, dont 92 élevages avicoles, cette expérimentation vise à «évaluer les mesures de prévention sanitaire mises en œuvre dans les petites exploitations agricoles de plein air »indique le ministère de l’Agriculture, qui ajoute que l’opération pourrait conduire à « identifier des mesures alternatives et efficaces qui pourraient conduire à un changement de réglementation ».

La démarche est saluée par les éleveurs du collectif, qui y voient l’occasion de convaincre les autorités du caractère vertueux de leur modèle. « Avec la Confédération paysanne nous nous sommes battus pendant deux ans pour obtenir cette expérience, accueille Matthieu Brosseau, éleveur de poulets et de pintades à Saint-Lyphard, dans la région de Guérande. Nous pourrons présenter nos pratiques et montrer que la réglementation actuelle n’est pas la mieux adaptée aux modestes élevages en liberté que nous défendons. Les conclusions de cette expérimentation sont attendues d’ici mai 2025.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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