Une association porte plainte contre la régie publicitaire du métro parisien qui a refusé une campagne de soutien aux otages du Hamas
L’association Tous 7 octobre a porté plainte à Paris pour discrimination contre l’agence de publicité Mediatransports, a appris l’Agence France-Presse (AFP) jeudi 17 octobre. Elle reproche à l’entreprise d’avoir refusé d’afficher une campagne de soutien aux otages du Hamas en le métro parisien.
L’association explique avoir contacté début septembre Mediatransports, première autorité française des transports publics, pour racheter « Une dizaine d’écrans numériques pour diffuser les visages des 101 otages » toujours détenu à Gaza dans le métro parisien, selon la plainte déposée mardi et dont l’AFP a eu connaissance. Sauf que Mediatransports a refusé de diffuser « les affiches de 99 des 101 otages »invoquant le « principe de neutralité » et expliquant qu’il ne pouvait afficher que des otages français. Cependant, l’association représente « sans distinction tous les otages détenus par le Hamas »se souvient-elle, quelle que soit leur nationalité ; et accuse donc Mediatransport de discrimination.
« La diffusion des visuels représentait un risque trop important de troubler l’ordre public dans le contexte géopolitique national et international actuel »a expliqué Mediatransports jeudi à l’AFP. « C’est pourquoi nous avons indiqué à l’association que seuls des visuels concernant des otages français auraient pu être diffusés »» a ajouté la direction, citant notamment une campagne du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), montrant les otages français.
Un « risque de trouble à l’ordre public »
LE « principe de neutralité » Est « un écran de fumée »accuse l’association, représentée par les avocats Robin Binsard et Rebecca Childs : la direction, qui n’appartient pas « en aucun cas » au service public, n’est pas tenu de le faire, et surtout Mediatransports a déjà « fait la promotion de certains messages militants »comme une vieille campagne d’alerte sur les plus de 5 000 otages colombiens alors détenus par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). « La comparaison avec les opérations précédentes ne permet pas de faire une analogie »a défendu la direction, qui considère que la campagne de soutien aux otages des FARC « ne présentait pas de risque de trouble à l’ordre public ».
L’attaque du mouvement palestinien Hamas, perpétrée le 7 octobre 2023 en Israël, a entraîné la mort de 1.206 personnes côté israélien, selon un décompte de l’AFP. Sur les 251 personnes prises en otage ce jour-là, 97 sont toujours détenues dans la bande de Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.