une association milite pour le remboursement des tatouages artistiques 3D
Dans le cadre d’Octobre Rose, l’association Artistes Aréole France (AAFRA) milite pour l’encadrement et le remboursement du tatouage artistique 3D. Une technique de reconstruction de l’aréole mammaire, qui offre aux patientes la possibilité de se réapproprier leur corps et leur intimité.
En 2023, plus de 60 000 nouveaux cas de cancer du sein seront détectés en France, selon la Ligue contre le cancer. Parmi ces patientes, 20 000 femmes subissent une mastectomie. En complément d’une opération chirurgicale, certains optent pour un tatouage artistique réparateur à effet 3D.
« A partir du jeu d’ombres et de couleurs, on recrée une aréole. Cela donne l’illusion de volumeexplique Amélie Gratier, dermographe médicale à Iasoderm et fondatrice de l’association AAFRA (Artistes Aréole France). Notre travail complète celui du chirurgien. Nous intervenons aussi parfois après un échec de greffe de mamelon, ou tout simplement auprès de femmes qui ne souhaitent pas se faire opérer. »
Une pratique qui permet aux femmes de se réapproprier leur corps et leur intimité. « BBien entendu, la poitrine peut représenter l’un des symboles de la féminité. Mais il y a aussi quelque chose de bien plus profonddit Amélie Gratier. Si l’intégrité physique que vous avez toujours connue vous est retirée, cela peut être très perturbant. Et cela affecte votre confiance et votre estime de soi.
Les praticiens respectent un délai d’un an après la fin de toute intervention chirurgicale pour dessiner une nouvelle aréole. « Les cicatrices doivent avoir terminé leur cycle complet et la peau doit être blanche et plateprécise le dermographe médical. Si nous avons une zone cicatricielle douloureuse, il sera impossible d’y insérer nos aiguilles.
Si la pratique attire de plus en plus de patients, elle doit aussi être « mieux encadré »souligne Amélie Gratier. Avec son association AAFRA, elle milite pour la création d’un label de qualité pour encadrer la création de ces tatouages, qui nécessitent un savoir-faire bien spécifique. « Là La première chose à proposer aux patients, c’est le contact d’un praticien doué dans son art. Un tatouage raté est une double peine. »
Certaines formations de tatouage 3D proposées aux praticiens ne durent que deux à cinq jours. « C’est largement insuffisant »estime le dermographe. « Il y a un risque sanitaire : c’est de moins en moins le cas, mais certains de mes patients arrivent avec des aréoles réalisées avec une encre inadaptée. Le tatouage peut alors virer à l’orange ou au rose cocotte. D’autres ont parfois un tatouage qui ne correspond pas à l’autre aréole. C.Ce n’est pas esthétique, la technique est mauvaise, le pigment est de mauvaise qualité. »
AAFRA plaide également pour rremboursement intégral du tatouage artistique. D’un cabinet à l’autre, les prix varient : Amélie Gratier facture 400 euros pour le tatouage d’une aréole.« C’est un sujet collectif, de santé publique, de haute valeur humaine, qui mérite beaucoup de sérieux »soutient Amélie Gratier.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus, une conférence sur le thème « Reconstruction de l’aréole mammaire et tatouage artistique post-mastectomie » est organisée à Grenoble, le 16 octobre 2024, dans le cadre d’Octobre Rose. Toutes les informations peuvent être trouvées sur ce site.