L’Alliance contre le tabac (ACT) a déposé une requête devant le Conseil d’État pour dénoncer l’absence de sanction à l’encontre des buralistes qu’elle juge être « les principaux responsables de la non-interdiction de la vente de tabac aux mineurs ».
L’Alliance contre le tabac (ACT) a déposé une requête devant le Conseil d’Etat pour dénoncer « l’insuffisance de contrôle et de sanction de l’Etat à l’égard des buralistes sur la question de la vente de tabac aux mineurs »selon un communiqué publié ce jeudi 17 octobre. « Les buralistes violent impunément la loi en continuant à vendre des produits du tabac aux moins de 18 ans »déplore l’ACT, qui s’appuie sur une enquête du Comité national contre le tabac (CNCT) selon laquelle deux tiers des buralistes en vendent aux mineurs.
« Alors que l’État, et notamment le ministère des Comptes publics, a pour mission de sanctionner les vendeurs de tabac qui ne respectent pas la loi, les pouvoirs publics apportent un réel soutien à la profession, en augmentant année après année les aides publiques (4,4 milliards d’euros en 2014). aides publiques sur la période 2004-2027) »poursuit l’ACT. L’association publie son communiqué quelques heures avant l’ouverture du congrès annuel de la Confédération des buralistes, où doivent s’exprimer le ministre du Budget Laurent Saint-Martin et la Douane.
Amplifier les contrôles
« Alors que les buralistes en France sont les principaux responsables de l’échec de l’interdiction de la vente de tabac aux mineurs, le ministre des Comptes publics et le directeur général des Douanes réitéreront ce jour même leur soutien à la profession lors de leur congrès national. Cette situation est complètement étonnante. »dénonce Martin Drago, responsable du plaidoyer chez ACT cité dans le communiqué. Selon l’association, il s’agit du premier litige administratif dirigé contre les services de l’État concernant la vente de produits du tabac.
Dans sa demande, l’association enjoint à l’Etat de « prendre toutes les mesures utiles susceptibles de garantir le respect de ces obligations, et notamment renforcer, tant quantitativement que qualitativement (méthodologie dite du « client mystère »), les mesures de contrôle des bureaux de tabac et les attacher à des objectifs quantitatifs, pour fournir pour des sanctions plus fréquentes et dissuasives, allant jusqu’au retrait du permis ». Elle demande également à l’Etat 6 000 euros, et que les buralistes sanctionnés affichent les sanctions sur leurs devantures.
Mi-août, l’association a adressé une mise en demeure au Premier ministre, au ministre de l’Économie, au ministre de l’Intérieur et au ministre de la Santé. « de prendre toutes les mesures utiles pour mettre fin à la méconnaissance de l’interdiction de la vente ou de l’offre gratuite de tabac et de produits de vapotage aux mineurs ». En l’absence de réponse, elle a saisi le Conseil d’État.