Une association de collecte de bouchons de bouteilles en plastique en déroute
C’est désormais obligatoire et ça ne plaît pas à tout le monde. A partir de ce mercredi 3 juillet 2024, les bouchons des bouteilles en plastique devront être fixés, comme c’est déjà le cas pour certaines marques. L’objectif de cette mesure, instaurée par une directive européenne en 2019, est d’éviter la perte de bouchons dans la nature afin qu’ils puissent être recyclés. L’obligation s’applique aussi aux cartons de moins de trois litres. On les appelle les « bouchons solidaires ».
Lire aussi : Elles pourraient provoquer des hallucinations : des tisanes rappelées dans toute la France
Mais cette mesure agace. Guy Marquillie, président de l’association Les Bouchons d’Amour, se sent oublié. « Il y a un risque que l’association meure »Depuis 2005, leur mission est de collecter des bouchons de bouteilles pour éviter qu’ils ne finissent dans la nature et de les recycler. Les revenus générés leur permettent ensuite d’acheter du matériel pour les personnes handicapées.
Un appel aux consommateurs
« Il faut les sortir. Ce n’est pas compliqué, prenez une paire de ciseaux, quelque chose, mais sortez-les et donnez-les-nous ! » lance Guy Marquillie contacté par téléphone. Depuis l’apparition des « bouchons solidaires », le président estime à 35% la perte des dons de bouchons. « Je rencontre des gens qui me disent qu’ils n’y pensent plus à cause de ces embouteillages »déplore le président.
Selon lui, « Le jour où il n’y aura plus d’embouteillages, il n’y aura plus d’aide aux personnes handicapées ». L’association collecte « 300 000 € de dons par an pour les associations partenaires »notamment dans le domaine du handisport, explique Guy Marquillie.
Impact écologique limité
Mais le problème de la pollution plastique est loin d’être résolu. « Le problème majeur » La seule chose qui reste, c’est le nombre absolument fou de bouteilles en plastique que nous utilisons, a déclaré Marine Bonavita, chargée de projet pour l’ONG Zero Waste France à France Info .
Lire aussi : 70 000 associations, 700 000 adhérents : près d’un Breton sur deux est bénévole
« Nous utilisons 140 bouteilles par an et par personne, ce qui représente plus de 15 milliards de bouteilles en plastique chaque année »elle dit.
Le véritable enjeu pour l’ONG est d’appliquer la loi anti-gaspillage de 2020 qui impose de réduire de moitié le nombre de bouteilles en plastique en vente d’ici 2030, rappellent nos confrères de Reporterre . « Pour lutter véritablement contre la pollution plastique, il faut faire pression sur les industriels »juge Marine Bonavita.