"Une amie dévouée" avec Laure Calamy : l'histoire vraie glaçante d'une fausse victime du Bataclan
Les nouvelles les plus importantes de la journée

« Une amie dévouée » avec Laure Calamy : l’histoire vraie glaçante d’une fausse victime du Bataclan

« Une amie dévouée » avec Laure Calamy : l’histoire vraie glaçante d’une fausse victime du Bataclan

Just Philippot adapte très librement le livre « La Mythomane du Bataclan » qui racontait des faits peu crédibles mais bien réels.
Laure Calamy incarne avec une intensité rare une femme prête à tout pour se rendre indispensable aux survivants du 13-Novembre, quitte à s’inventer une amie dans le coma.
Cette histoire en quatre épisodes, qui provoque autant le malaise que l’empathie, est à découvrir sur Max dès ce vendredi 11 octobre.

Les mains dans les poches de son blouson de cuir, elle promène son spleen dans les rues de Paris. Ce vendredi 13 novembre 2015, Christelle – dite Chris – passe sa soirée au comptoir d’un bistrot après un premier rendez-vous vite écourté. Le calme relatif de la capitale est perturbé par le bruit des sirènes de plus en plus fortes. Une fois dans le métro, elle découvre une jeune femme qui crie qu’on a « tiré » sur le public du Bataclan. Le point de départ d’une spirale infernale où le mensonge deviendra la seule vérité.

Première série originale française de la plateforme américaine Max, Un ami dévoué aborde l’histoire vraie de celle qui a fait corps avec les survivants des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis à l’automne 2015. Sans jamais avoir été directement confrontée à eux. Avant Chris, il y avait Flo. Elle est la première des six fausses victimes identifiées au sein de l’association Life for Paris à être démasquées. « Très vite, son parcours m’a fasciné par sa dimension vertigineuse et acrobatique (…). Sa trajectoire était tellement incroyable qu’elle se démarquait des autres »explique dans les notes de réalisation Alexandre Kauffman, auteur du livre d’investigation Le mythomane du Bataclan dont la fiction s’inspire largement.

Devenue une pierre angulaire de l’association, Florence M. a été condamnée à quatre ans et demi de prison en 2018 pour avoir perçu illégalement une indemnisation réservée aux victimes du terrorisme. À l’écran, son double fictif fascine d’emblée. Célibataire d’une quarantaine d’années, sans enfants et sans emploi, Chris vit toujours avec sa mère. Avec son bon caractère et sa gentillesse, cette blonde peroxydée va vite s’imposer comme une oreille sympathique auprès des survivants du groupe, rebaptisé Stand for Paris, qui ne pourront plus se passer d’elle. Autant d’histoires détaillées, affichées sur son mur comme le ferait un détective privé, sur lesquelles elle s’appuiera pour mieux construire la sienne.

Tous les mythomanes croient en partie à leurs mensonges

Laura Calamy

« Chris est à la fois empathique et manipulatrice. Elle a cette incroyable capacité à comprendre la souffrance des autres. Tous les mythomanes croient à certains de leurs mensonges, mais ils se sentent, dans un premier temps, victimes d’une injustice, ce qui les conforte dans ce qu’ils font.« , souligne son interprète Laure Calamy dans les notes de réalisation. Avec une grande justesse, son jeu nous fait passer d’une peur totale à une profonde empathie pour cette anti-héroïne en quête de reconnaissance. Parce qu’elle est bonne, en fait, une amie totalement dévouée à elle. camarades. L’actrice révélée par la série. Dix pour cent et césarisé pour Antoinette dans les Cévennes mène un casting formidable (dont Arieh Worthalter, César du meilleur acteur pour Le procès Goldman ) qui, en quatre épisodes, raconte autant le drame personnel de cette femme complexe que le parcours cathartique de reconstruction de ses compagnons d’infortune.

  • Lire aussi

    Lire aussi

    Fausses victimes d’attentats, menteurs pathologiques : comment devient-on mythomane ?

« Ce que nous voulions avant tout, c’était rendre hommage au courage de ceux qui continuent de se battre aujourd’hui au sein de Life For Paris »insiste le réalisateur Just Philippot, vantant une association « est devenu un modèle pour savoir comment faire vivre la douleur, comment l’institutionnaliser pour lui donner des moyens d’action. » Le cinéaste (Le nuage, Acide) signe une fiction prenante aux allures de thriller dont la douce humanité ne fait que renforcer la noirceur du contexte dans lequel évoluent ses personnages. Mini-série peut-être, mais une belle réussite.

>> Un ami dévoué – 4 épisodes de 52′, disponibles sur Max


Delphine DE FREITAS

Quitter la version mobile