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« Une ambiance exceptionnelle », « la chair de poule »… malgré le report à lundi, Paris a célébré le paratriathlon

REPORTAGE – Succès populaire lors des Jeux Olympiques début août, le triathlon a une nouvelle fois enflammé le centre de Paris pour son édition paralympique ce lundi.

Du beau monde au bord des routes, de grands sourires et même des cornes de brume… ce n’était pas vraiment l’air d’un lundi de rentrée à Paris. Malgré le report de 24 heures des épreuves de paratriathlon en raison de la mauvaise qualité de l’eau de la Seine (on y reviendra), la discipline a tout de même fait un carton ce lundi 2 septembre, même si ce n’était pas le jour le plus festif de l’année. Mais un mois après la grande ferveur populaire dans le sillage des médaillés Cassandre Beaugrand et Léo Bergère, le triathlon était toujours en fête au cœur de Paris.

« J’ai eu la chair de poule à la fin, confie Julie Marano, guide d’Annouck Curzillat, cinquième de la course féminine PTVI. On aurait pu perdre nos nerfs, c’était tellement euphorique. On a pris l’énergie du public, c’était incroyable tous ces gens sur le bord de la route. » Arrivé seul devant une foule qui ne l’attendait que, Alexis Hanquinquant a salué un « ambiance totalement folle aujourd’hui » après sa démonstration en paratriathlon. Le double médaillé d’or en a profité jusqu’au bout, étirant sa dernière ligne droite sur le pont Alexandre III, face aux Invalides, où il a savouré chaque instant de sa consécration à domicile.

« Une grande nation de sport et de supporters »

Célébré par une foule qui n’avait d’yeux que pour lui, comme en témoignent les nombreuses banderoles et drapeaux à son effigie, le porte-drapeau arborait un sourire radieux en évoquant un engouement qui ne faiblit pas depuis un mois, de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques aux « Paras » : «Merci aux Français, on peut être chauvins et râleurs, mais on a prouvé lors de ces Jeux qu’on était une grande nation de sport et de supporters, donc merci pour aujourd’hui et la semaine à venir.»

Animé aux quatre coins du parcours, tracé dans ce que le centre de Paris a de plus beau, le public a donné de la voix à cette séance XXL, où pas moins de onze épreuves se sont succédées entre 8h et 14h. Un public joyeux cependant amputé en partie, la faute au report du dimanche au lundi, forcément moins propice à la liesse populaire, a fortiori quand c’est la rentrée, au bureau comme à l’école.Nous aurions dû être encore plus nombreux, une dizaine d’Alsaciens de plus.« , chuchote un ami d’enfance de Michaël « Kiki » Horter, 9 anset chez les PTS3, de grands sourires dès qu’il s’agissait de lever les bras pour saluer les amis.

« Le seul bémol a été de voir les gens venus hier rebrousser chemin avec le report. Beaucoup ont fait l’effort de venir quand même un lundi, il y avait du monde à toutes les entrées. Merci encore« , a poursuivi Hanquinquant, dont les enfants étaient toujours présents devant les Invalides, et dont le mot d’absence sera donc facile à trouver. Le public était forcément plus mûr, avec un accent étranger aussi. On entendait le « États-Unis, États-Unis« , on a vu Veronika Plebani, future médaillée d’argent italienne, communier avec son public et même le Sud-Coréen Hwang Tae Kim, excité par son petit tour de supporters, a invité tout le public à faire du bruit, même s’il n’a aucun de ses bras.

Le Sud-Coréen Hwang Tae Kim, amputé des deux bras, a donné un spectacle à Paris.
Christian Hartmann / REUTERS

La Seine n’est plus un problème

Le report n’aura donc pas entamé l’engouement populaire autour de la discipline, preuve aussi que le sport libre a toujours la cote. Un report motivé par des raisons sanitaires, la Seine étant jugée d’une qualité insuffisante dimanche, mais la page est désormais tournée.On nous harcèle depuis trois ans à propos de la Seine, on en a fait une montagne d’une taupinière et franchement ça nous a énervésa concédé Cyril Viennot, médaillé d’argent guide avec Thibaut Rigaudeau pour sa dernière course à ce niveau. Nous nous entraînons et courons dans des endroits beaucoup moins propres que celui-ci. L’eau y est plus claire que dans la plupart des eaux où nous pratiquons toute l’année..”


Nous voulions vraiment nager, donc cela n’a pas d’importance si nous devons être malades pendant trois jours.

Cyril Viennot, guide de Thibaut Rigaudeau, médaillé d’argent dans la catégorie PTVI

« Franchement, ça aurait été dommage de ne pas se baigner, on est sur un site exceptionnel. Quand on est sur le ponton, avec la Tour Eiffel en face« , imagine son partenaire Thibaut Rigaudeau, des étoiles dans les yeux malgré une maladie dégénérative des yeux. Son guide ajoute : « Nous voulions vraiment nager, donc cela n’a pas d’importance si nous devons être malades pendant trois jours.»

« Nous étions heureux que ce soit un triathlon, nous n’allons pas le cacher, ajoute Julie Marano. Nous aurions été déçus par un autre duathlon à Paris.« Un an plus tôt, l’épreuve test parisienne avait fait une croix sur la partie natation en raison de la qualité de la Seine. Comme lors des épreuves olympiques, ce n’était plus un problème. Pas plus que la nage à contre-courant, épreuve propre au mythique fleuve parisien. »Le courant est toujours un élément extérieur et c’est comme le vent sur un vélo, il faut y faire face.continue Marano, arrivée à deux minutes du podium avec sa partenaireLe courant nous a ralenti, nous sommes sortis de l’eau plus épuisés que d’habitude, mais c’est pareil pour tout le monde.»

Une philosophie pour résumer la pensée collective, alors que l’immense majorité des paratriathlètes, rongés par l’effort dans la Seine puis sous l’étouffante chaleur parisienne, déambulaient avec le sourire dans ce « Paris de carte postale ».Les athlètes étaient très heureux d’avoir nagé dans la Seine et couru à Parisrésume le DTN Benjamin Mazé. Ils ont tous le sentiment d’avoir participé à un événement unique et exceptionnel..”

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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