Dans l’Allier, un industriel a pour projet d’exploiter un gisement de lithium.
Mais le projet a suscité de vives critiques parmi les résidents et habitants locaux.
D’autres voient avant tout l’apport économique.
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Ouvrir une nouvelle mine en France, la question ne s’était pas posée depuis un demi-siècle. A Echassières, dans l’Allier, juste en dessous d’une carrière historique de kaolin pour la céramique, un industriel a pourtant pour projet d’exploiter, en seulement quatre ans, un gisement de lithium. Encore à l’étude, ce premier projet français d’exploitation d’une mine de lithium est soutenu par le gouvernement qui vient de le classer d’intérêt national majeur. A terme, cette mine pourrait être la plus grande d’Europe.
L’opérateur minier prévoit de produire 34 000 tonnes de lithium par an pendant 25 ans, un métal stratégique pour stocker l’électricité dans les batteries de nos voitures électriques. L’objectif : alimenter, selon lui, 700 000 véhicules électriques chaque année. Un enjeu de souveraineté, car, à ce jour, pour s’approvisionner en lithium, la France est dépendante de la Chine, du Chili ou de l’Argentine.
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C’est aussi un argument soutenu par l’entreprise et les élus lors de réunions publiques organisées dans les villages voisins. Mais cela ne suffit pas à rassurer certains habitants et riverains, qui craignent un impact de la mine sur les sols et l’accès à l’eau. A titre de référence, l’exploitation nécessitera 1,2 million de m3 par an, soit 400 piscines olympiques, puisés dans les nappes phréatiques de la rivière voisine. « C’est une aberration environnementale », nous réagissons notamment dans le reportage en tête de cet article. « Nous avons peur de manquer d’eau mais aussi qu’elle soit polluée », nous expliquons également.
D’autres y voient avant tout l’apport économique, alors que la mine créerait 600 emplois directs. Si ce projet aboutit, il ouvrira le premier chapitre d’une nouvelle page minière en France. Une dizaine d’entreprises ont également lancé des permis d’exploration un peu partout.