Les ruines d’un village vieux de plusieurs siècles ont récemment réapparu en raison de l’assèchement d’un lac près du barrage de Pantabangan, dans la province de Nueva Ecija.
Comme l’ensemble de l’Asie du Sud-Est, les Philippines sont en proie à une intense canicule depuis près d’une semaine. Alors que près de 47 000 écoles de l’archipel ont fermé leurs portes en raison des conditions climatiques, ces vagues de chaleur extrêmes a eu un effet plus qu’inattendu dans la province de Nueva Ecija.
Après une longue période marquée par très peu de précipitations, le niveau d’eau d’un lac artificiel a baissé depuis mars, en aval du barrage de Pantabangan, au point de laisser apparaître des parties d’une église submergée, des pierres tombales et les ruines d’un temple vieux de trois siècles. village.
Cette dernière, située à environ 200 kilomètres au nord de Manille, avait été submergée depuis la construction du bâtiment dans les années 1970, pour favoriser l’irrigation de la zone, la production d’énergie hydroélectrique et contrôler d’éventuelles inondations. La population locale a alors été déplacée. Le niveau de l’eau y a baissé de près de 50 mètres par rapport à son niveau normal de 221 mètres, selon les données officielles.
Il s’agit de la plus longue période pendant laquelle le village – ayant refait surface cinq fois dans le passé – est resté hors de l’eau depuis la mise en service du barrage, a déclaré à l’AFP Marlon Paladin, ingénieur du barrage. L’agence nationale chargée de l’exploitation des barrages du pays.
De quoi donner l’opportunité à plusieurs habitants de la région de faire de ces fondations une véritable attraction touristique. « A l’époque, la pêche ne me rapportait que 200 pesos (3,25 euros), mais avec l’arrivée des touristes, je gagne entre 1 500 et 1 800 pesos par jour », a expliqué Nelson, un pêcheur local, au Guardian.
La situation a également permis aux anciens habitants de ces ruines de visiter le site. Aujourd’hui âgée de 68 ans, Mélanie était adolescente lorsque sa famille a été contrainte de quitter son domicile.
« J’étais émue parce que je me souvenais de mon ancienne vie là-bas », a-t-elle déclaré à l’AFP après son premier retour là-bas. « Mon cœur était bouleversé parce que j’y ai étudié, j’y suis même née. »
Elle pourrait avoir l’occasion d’observer son village encore un moment puisque la situation devrait perdurer aux Philippines. Les météorologues prévoient qu’il fera encore plus chaud dans les prochains jours. Malgré une température réelle mesurée autour de 37°C cette semaine, l’humidité pousse régulièrement la sensation à plus de 42°C.
Un impact sur l’activité économique locale
« Nous constatons que le niveau de nos barrages va baisser, y compris à Pantabangan et dans d’autres régions », a déclaré Benison Estareja, du bureau météorologique d’État de Pagasa, à BBC News.
La canicule est largement renforcée localement par le phénomène El Niño, mais aussi par le réchauffement inhabituel des eaux de surface de l’océan Pacifique.
La baisse des niveaux d’eau a également contraint les deux centrales hydroélectriques liées au barrage à suspendre leur activité début avril, avant la fermeture normale initialement prévue mercredi 1er mai, comme le rapporte le média philippin Philstar Global.
Cela a également privé de nombreux riziculteurs de l’eau d’irrigation dont ils avaient besoin pour travailler. En conséquence, certains d’entre eux se sont tournés vers la culture de légumes, moins gourmands en eau.