Un ver de feu se propage dans les eaux chaudes de la Méditerranée : que sait-on de cette espèce inquiétante ?
Les vers de feu prolifèrent dans les eaux chaudes du bassin méditerranéen cet été. Très voraces, ils sont plus nombreux qu’il y a quelques années. Les professionnels de la pêche et les touristes s’en inquiètent.
On l’appelle ver de feu ou ver barbelé. Cet animal, autrefois présent uniquement au large de la Sicile en été, se répand dans les eaux chaudes de la Méditerranée avec le changement climatique. Un prédateur inquiétant qui s’attaque à plusieurs espèces marines et parfois aux baigneurs.
Comment le reconnaître ?
D’apparence mille-pattes, le ver de feu peut être brun, vert ou rouge. Il mesure généralement de 15 à 30 cm de long. Il peut atteindre 50 cm. Au moindre contact, ses poils blancs au venin urticant se détachent et pénètrent dans la peau, provoquant une sensation de brûlure et une inflammation.
Où est-il présent ?
La présence du ver de feu n’est pas nouvelle en Méditerranée. Initialement, il était présent en été au large de la Sicile. Il a également été repéré en Calabre, à la pointe de la Botte italienne.
Pourquoi inquiète-t-il les pêcheurs ?
Le ver de feu s’attaque à tout, du corail aux poissons pris dans les filets de pêche. « Il mange la tête, le corps entier et l’éviscère », explique le pêcheur italien Alfonso Barone. Les poissons à moitié mangés ne peuvent pas être vendus, c’est pourquoi les pêcheurs ont réduit le temps pendant lequel les filets sont immergés dans la Méditerranée.
Comment réagissent les baigneurs ?
Des vacanciers quelque peu inquiets ont été vus en train de mettre des masques ou des chaussures en plastique avant de se baigner pour éviter les effets du ver de feu.
Pourquoi le ver de feu prospère-t-il en Méditerranée ?
Les vers migrent également vers de nouvelles zones. Le zoologiste Francesco Tiralongo, qui dirige un projet à l’Université sicilienne de Catane pour étudier ce phénomène, explique que le ver de feu « est une espèce opportuniste qui se comporte à la fois comme un prédateur et un charognard », et « il y en a un nombre impressionnant… dans des eaux très peu profondes ». Et c’est une espèce résiliente : « On ne peut pas tuer un ver de feu en le coupant en deux, car il a d’excellentes capacités de régénération. Si on le coupe en deux, non seulement la partie avec la tête régénère une partie arrière, mais la partie arrière parvient également à reconstituer une tête en environ 22 jours ». Federico Betti prévient : « Le réchauffement climatique provoque divers changements en Méditerranée, qui s’aggraveront probablement dans les années à venir ». La température moyenne de la Méditerranée a augmenté d’environ 1,2°C au cours des 40 dernières années.
