Un vendeur en ligne de « kits de suicide » poursuivi en justice par la famille de la victime
En 2023, Kenneth Law, 59 ans, a été arrêté au Canada après avoir vendu en ligne plus de 1 200 substances suicidaires dans le monde entier. Ce vendredi 20 septembre, la famille d’une victime a décidé de le poursuivre en justice.
Un ancien chef canadien accusé d’avoir vendu des « kits de suicide » en ligne dans plusieurs pays fait désormais face à une poursuite civile de la part de la famille d’une victime, selon des documents judiciaires obtenus vendredi 20 septembre.
Il s’agirait de la première poursuite civile intentée contre Kenneth Law, 59 ans, qui a été arrêté en mai 2023 au Canada et accusé de 14 chefs de meurtre au premier degré.
Jeshennia Bedoya Lopez, originaire d’Aurora, au nord de Toronto, s’est suicidée à l’âge de 18 ans en septembre 2022. Ses parents réclament 2 millions de dollars canadiens (1,3 million d’euros) à Kenneth Law et à plusieurs médecins qui l’ont soignée. Selon les documents judiciaires, ils accusent l’ancienne cheffe d’avoir dirigé « un site en ligne qui vendait du poison et des produits chimiques destinés à provoquer la mort ».
Plus de 1 200 « kits suicide » vendus
Sept médecins qui l’ont soignée pour dépression au cours des deux années précédant sa mort sont également accusés d’avoir mal diagnostiqué sa maladie mentale et de ne pas lui avoir fourni de soins psychiatriques appropriés.
Jeshennia Bedoya Lopez est sortie de l’hôpital avec « des signes et symptômes clairs de détresse mentale et d’idées suicidaires », indiquent les documents.
La police canadienne affirme que Kenneth Law a envoyé plus de 1 200 colis contenant un « kit de suicide » à une quarantaine de pays entre 2020 et le jour de son arrestation l’année dernière, ciblant spécifiquement les personnes vulnérables.
Les autorités affirment que les kits contenaient un additif alimentaire qui peut être mortel en cas d’utilisation abusive. Kenneth Law nie ces accusations.
Alertés par Interpol, plusieurs autres pays ont ouvert des enquêtes. Au Royaume-Uni, au moins 272 personnes ont acheté des produits sur les sites de Kenneth Law et 88 d’entre elles sont décédées, selon la police britannique.
En Italie, neuf acheteurs ont été identifiés et au moins un d’entre eux est décédé. Vendredi, les autorités néo-zélandaises ont lié un cinquième décès aux kits en question. Son procès devrait débuter en 2025.