Un trophée au nom de David Desharnais dans la LHJMQ
« Malade! » fut le premier mot prononcé par David Desharnais lorsqu’il vit que son nom figurait désormais sur le trophée remis au joueur le plus gentleman de la Ligue de hockey junior des Maritimes du Québec.
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Ce n’est pas un hasard, puisque l’ancien capitaine des Saguenéens de Chicoutimi l’a remporté trois fois de suite, soit en 2005, 2006 et 2007. À sa dernière saison junior, il a même reçu cet honneur au niveau national.
« Il est super beau, très gros. Ils auraient pu le faire plus petit, pour ma taille ! », a-t-il plaisanté mardi en voyant son trophée pour la première fois, lors de la conférence de presse qui a lancé la saison de la LHJMQ. « Dans ma mémoire, il n’était pas si gros. »
À 5’7″ et 180 lbs, Desharnais n’a jamais été le joueur le plus imposant, ce qui ne l’a pas empêché de connaître des saisons de 51, 97, 118 et 108 points avec les Sags, tout en accumulant seulement entre 12 et 44 minutes de pénalité.
«Quand tu regardes les noms des autres trophées, comme Patrick Roy et Mario Lemieux, dans ma tête, je ne suis pas dans la même catégorie. (…) Ce n’est pas anodin. Je ne suis pas quelqu’un qui se vante, mais je dois dire que je suis particulièrement touché, vraiment surpris et très heureux», a-t-il dit.
« Il a été le premier joueur de centre des Canadiens à un moment donné », a rappelé le commissaire de la LHJMQ, Mario Cecchini, en reconnaissant l’adversité à laquelle a dû faire face le joueur de la LNH qui n’a jamais été repêché. « Ce n’était peut-être pas écrit dans le ciel comme pour d’autres joueurs. »
Le commissaire de la LHJMQ, Mario Cecchini, et David Desharnais ont dévoilé le trophée David Desharnais lors de la conférence de presse lançant la saison 2024-2025, mardi, à l’hôtel Monville, à Montréal.
Photographie Martin Chevalier
Rien contre Frank J. Selke
De plus, Cecchini a expliqué que la ligue voulait que les trophées aient une signification pour les joueurs actuels, sans déshonorer Selke, ancien directeur général des Maple Leafs de Toronto et des Canadiens.
« Nous voulions être encore plus proches des jeunes d’aujourd’hui, pour qu’ils puissent créer un lien avec des joueurs qu’ils ont vu jouer ou dont ils ont entendu parler. Nous n’avons rien contre Frank Selke, qui a été important, mais cela a été fait il y a plusieurs années et il est temps de passer à autre chose », a commenté Cecchini.
David Desharnais en 2006-2007 avec les Saguenéens de Chicoutimi.
Photo d’archive
Restez à l’écart des altercations
Le Frank-J.-Selke n’était pas le prix le plus cool à remporter, mais le Québécois de 38 ans était toujours fier d’être récompensé.
« J’aime le jeu« J’aime jouer, je n’aime pas les altercations. Il y a des gars qui sont là pour ça. Je faisais mon travail. Être entouré de gens qui ont les mêmes valeurs de respect que moi comme Patrice Bergeron (qui a remporté le trophée du même nom dans la LNH, remis à l’attaquant défensif par excellence) m’a appris que les choses vont payer. Le karma sera de notre côté », a mentionné Desharnais, lors du 20et étage de l’Hôtel Monville au centre-ville de Montréal.
Malgré des statistiques intéressantes et plus de 500 matchs joués dans la LNH avec Montréal, les Oilers d’Edmonton et les Rangers de New York, Desharnais n’a pas l’habitude d’accumuler les honneurs. Et pourtant, depuis sa retraite il y a un peu plus d’un an, son numéro 15 a été retiré par les Saguenéens en mars et il existe maintenant un prix dans la LHJMQ à son nom. De quoi apaiser le sentiment de vide qui envahit souvent les athlètes qui ont mis fin à leur carrière sportive.
« Parfois, il faut simplement accepter le crédit qui nous est dû et c’est ce que j’essaie de faire », a-t-il philosophé.
« Je ne l’avais vraiment pas vu venir. Quand on joue, on s’occupe de ses affaires, donc quand on reçoit des honneurs comme ça, c’est un gros plus. On se dit que ce n’était pas une si mauvaise carrière ! »
David Desharnais en 2017.
Photo d’archive, Martin Chevalier
« Le retour du pendule »
Maintenant que ses patins sont accrochés, Desharnais vit à Lévis avec sa conjointe, Isabelle Desjardins, et leurs deux garçons de 4 et 7 ans.
« Ma femme a pris ses affaires avec elle groupe musique Sans titre/1 (pop punk). Elle a fait quelques spectacles cet été. Elle aime ça, elle s’épanouit, c’est beau à voir. C’est comme si le pendule retournait à la normale», a déclaré Desharnais, qui pourrait bien donner bénévolement de son temps aux Chevaliers de Lévis, une équipe M18 AAA.
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