Comme ses deux compatriotes jugés comme lui à Kinshasa pour le présumé « tentative de coup d’État » Le 19 mai, l’Américain Tyler Thompson, 22 ans, a imputé lundi 8 juillet la responsabilité de leur compagnie au chef présumé du commando, décédé durant l’opération. « J’ai été obligé de porter une arme »a déclaré le jeune homme, habillé en prisonnier, assis à côté d’un interprète, devant le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe.
Depuis le 7 juin, ce tribunal, siégeant dans la prison militaire de Kinshasa, juge 51 personnes, dont trois Américains, pour ce que l’armée a qualifié de « tentative de coup d’État »Au petit matin du 19 mai, plusieurs dizaines d’hommes ont attaqué le domicile du ministre sortant de l’Économie, Vital Kamerhe, devenu depuis président de l’Assemblée nationale, à Kinshasa avant de prendre d’assaut le Palais de la Nation, un bâtiment historique abritant les bureaux du président, Félix Tshisekedi.
Leur chef présumé, Christian Malanga, un Congolais de la diaspora vivant aux Etats-Unis, avait été tué par les forces de sécurité. Lors de l’audience de vendredi, Marcel Malanga, le fils de Christian, a tout imputé à son père, qu’il a présenté comme le cerveau du gang et un père autoritaire. Un autre Américain, Benjamin Zalman-Polun, a fait de même, niant avoir jamais possédé d’arme.
Un ami de Marcel Malanga, Tyler Thompson, a déclaré qu’il n’avait jamais reçu de formation militaire. « Je suis venu en RDC pour rendre visite à la famille de Marcel, que je n’avais jamais vu auparavant »il a souligné.
La veille de l’opération, Christian Malanga leur aurait dit : « L’armée va bientôt arriver, tu dois faire exactement ce que je te dis, sinon tu mourras. »M. Thompson a poursuivi en affirmant qu’il n’avait pas utilisé l’arme qui lui avait été donnée.
Le lieutenant-colonel Innocent Radjabu, représentant l’accusation, a rejeté cette version de la contrainte, affirmant que le rôle de Tyler Thompson incluait : « fournisseur de drones à la bande armée »La prochaine audience est prévue vendredi. Les accusations portées contre les accusés sont passibles de la peine de mort, selon le tribunal militaire.