« Un timing surprenant », « une insulte », « il ne pense qu'à lui »... A peine déclaré candidat à l'élection présidentielle de 2027, Édouard Philippe est déjà vivement critiqué
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« Un timing surprenant », « une insulte », « il ne pense qu’à lui »… A peine déclaré candidat à l’élection présidentielle de 2027, Édouard Philippe est déjà vivement critiqué

Le président du parti Horizons a annoncé mardi soir dans « Le Point » qu’il était candidat à l’élection présidentielle de 2027. Cette nouvelle intervient alors qu’il n’y a toujours pas de nouveau gouvernement.

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Edouard Philippe, lors d'une conférence de presse à Nîmes, le 26 juin 2024. (MIKAEL ANISSET / MAXPPP)

Alors que la France se cherche toujours un Premier ministre, après plusieurs jours de consultations politiques, Edouard Philippe a officialisé son projet présidentiel dans la soirée du mardi 3 septembre. L’ancien Premier ministre et maire du Havre a fait son annonce lors d’un entretien au magazine Le point.

« Je serai candidat à la prochaine élection présidentielle »confirme Edouard Philippe, mettant fin à un secret de polichinelle qui a débuté lors de son départ de Matignon en 2020, puis avec la création de son propre mouvement politique. Depuis, il a déclaré « préparer » loin des caméras.

Ce qui est frappant, cependant, c’est la réponse à une autre question : « Êtes-vous prêts, même en cas d’élection présidentielle anticipée ? ». « Je vous le confirme »Edouard Philippe répond sans détour. Cette réponse est surprenante alors que les appels à la démission d’Emmanuel Macron se multiplient à gauche et que La France Insoumise tente de lancer une procédure de destitution. Edouard Philippe semble donc lui aussi le pousser vers la sortie, s’estimant prêt à prendre la relève à l’Elysée.

A ceux qui lui reprochent de ne pas s’être présenté aux dernières élections législatives, le maire du Havre répond : « Je préfère agir, faire » dans ma ville, plutôt « De quoi parler à Paris »Il le veut ainsi «créez votre espace politique» et compter « proposer des choses aux Français ». « Ce que je vais proposer sera énorme »il promet, citant l’éducation, l’écologie ou encore la sécurité mais sans détailler aucune de ses propositions.

C’est le moment choisi pour cette annonce hautement politique qui surprend, même dans les rangs de l’ancienne majorité présidentielle. Seuls les élus de son parti Horizons se félicitent d’une « clarification » dans un moment de « épais brouillard politique ».

Le ton est différent chez Renaissance : « Ce timing est assez surprenant, je ne peux pas vraiment l’expliquer »dit par exemple un député de premier plan. De son côté, le sénateur de la Renaissance François Patriat juge le moment « pas approprié ».

« Edouard Philippe fait preuve d’individualisme alors que l’urgence est de trouver la stabilité. »

François Patriat, sénateur de la Renaissance

à franceinfo

L’annonce de cette candidature est « indécent à l’heure où la France est en crise« , juge la députée RN Edwige Diaz, invitée de France Bleu Limousin mercredi 4 septembre. »Je trouve cette annonce indécente au moment où la France est en crise et plongée dans un bourbier par Emmanuel Macron, nous avons quelqu’un qui vient nous parler de ses ambitions personnelles.« , estime le vice-président du Rassemblement national.

Le député RN de Gironde et conseiller régional de Nouvelle Aquitaine résume ainsi le bilan de l’ancien Premier ministre : «Quand je pense à Edouard Philippe, je pense à la réforme des retraites, je pense aux 80 km/h, je pense à la taxe sur les carburants, je pense aux gilets jaunes. Évidemment, je ne veux pas qu’Edouard Philippe soit le prochain président de la République, je veux que la prochaine présidente de la République soit Marine Le Pen.« .

A gauche aussi, les critiques sont vives. L’écologiste Sandrine Rousseau estime que l’ancien Premier ministre « ne pense qu’à lui » tandis que l’insoumise Aurélie Trouvé juge cette annonce « au mieux indécent, au pire une insulte aux Français »car selon elle, Edouard Philippe « ne cherche qu’à continuer et à aggraver » La politique d’Emmanuel Macron.

Enfin, du côté des partenaires sociaux, la nouvelle est «pas facile« dans le contexte politique actuel, estime par exemple Marylise Léon, de la CFDT. Selon le secrétaire général du syndicat, Edouard Philippe »« joue sa carte politique »en annonçant sa candidature à l’élection présidentielle de 2027, mais cette annonce « ne permet pas de comprendre facilement ce qui se passe et ne répond pas aux attentes des travailleurs.« . « Les problèmes ne sont pas dus à 2027, ils sont là, maintenant, ici, maintenant. Il est plus urgent que jamais d’avoir déjà un Premier ministre pour mener les réformes, pour répondre aux attentes sociales.« , conclut-elle sur franceinfo.

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