Un tiers des usines automobiles européennes tournent au ralenti, ce qui n’est pas de bon augure
La demande de voitures électriques est en baisse et les constructeurs commettent des erreurs stratégiques, ce qui met en danger l’industrie automobile européenne. De nombreuses usines sont sous-utilisées et pourraient tout simplement fermer, menaçant des milliers d’emplois dans tout le pays.
Le marché automobile européen n’est pas en fête pour le moment, et pour être honnête, c’est comme ça depuis longtemps. Tout d’abord parce que la pandémie de Covid-19puis la pénurie de semi-conducteurs, sans parler des conflits géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine ce qui a conduit à la fermeture temporaire de certaines usines.
Une situation très délicate
Si les ventes ont ensuite recommencé à augmenter, tout n’est pas rose, bien au contraire. Car les immatriculations de voitures électriques progressent moins vite en Europe depuis plusieurs mois, en raison notamment de la réduction ou de la suppression des aides à l’achat comme le bonus écologique. Or, on sait que c’est le prix qui dissuade encore de nombreux automobilistes de franchir le pas. Résultat, la demande dégringole, et les usines ne tournent plus assez. A tel point que Volkswagen envisage d’en fermer deux prochainement.
Cette dernière a même mis fin à un accord de garantie d’emploi de 30 ans et devrait désormais procéder à des licenciements. Mais la firme allemande n’est pas la seule à faire face à de grosses difficultés, comme l’explique un article du site américain BloombergCe dernier indique qu’environ un tiers des plus grands constructeurs européens comme BMW, Mercedes, Stellantis et Renault ne font pas fonctionner leurs usines à pleine capacité.
En fait, ils seraient même largement sous-exploitésen raison d’une demande insuffisante. Elles ne produiraient qu’environ la moitié de leur capacité maximale. Parmi elles, on peut citer Usine de Douaioù est assemblée la Renault 5 E-Tech, ainsi que l’usine de Mirafiori, qui appartient à Fiat et accueille la production de la Fiat 500 électrique. Les ventes de la citadine ont chuté, avec seulement 20 700 unités vendues en Europe entre janvier et juillet.
Les ventes annuelles de voitures neuves sur le Vieux Continent restent stables 3 millions de moins qu’avant la pandémie. Matthias Schmidt, analyste indépendant, résume en expliquant que « De plus en plus de fabricants se battent pour obtenir une part d’un gâteau plus petit « Selon lui, » Certaines usines de production doivent fermer « Et cela n’est évidemment pas sans conséquences, notamment sur l’emploi. Car ces fermetures risque de condamner de nombreux salariés.
Des fermetures sont sérieusement envisagées
Et pour cause, il faut savoir qu’en Europe, l’industrie automobile compte pour plus de 7 % du total des emploisce qui représente environ 13 millions de salariés. Sans compter que les usines créent aussi du business indirectement, en attirant les familles des salariés vers les villes environnantes. Avec la menace de fermetures dues à la chute des ventes, c’est l’économie de nombreuses régions qui risque d’être directement affectée. C’est particulièrement le cas en Allemagne.où la situation est très tendue.
Car il faut évidemment savoir qu’une usine qui ne tourne qu’à 50 % fait perdre de l’argent au constructeur. Or, c’est le cas de nombreux sites, alors que toutes les marques ne sont pas logées à la même enseigne. Mercedes a par exemple beaucoup de mal à revenir aux niveaux d’avant Covid, tandis que la firme est un peu à la traîne sur la voiture électrique. De son côté, Volkswagen a abandonné son projet de construction d’un nouveau site de production de l’autre côté du Rhincar le fabricant doit réaliser des économies importantes.
Audi s’apprête à fermer son usine de Bruxelles suite aux mauvais résultats du Q8 e-tron, tandis que Stellantis fait face une forte baisse de ses bénéfices. Mais la voiture électrique n’est pas la seule responsable de cette situation, qui s’explique aussi par de mauvais choix stratégiques des constructeurs. Sans parler de la concurrence des marques chinoises, qui risque également de mettre à mal les entreprises européennes. Néanmoins, Bloomberg souligne que Renault a récemment décidé de recruteralors que ses ventes se portent bien.