Une proposition de destitution d’Emmanuel Macron portée par LFI devrait, sauf surprise, passer une première étape mardi à l’Assemblée, les députés socialistes ayant décidé lundi de soutenir la tenue d’un débat, tout en prévenant qu’ils voteraient finalement contre le texte.
A partir de 9h30, le bureau de l’Assemblée nationale, son organe exécutif suprême, se réunira pour étudier sept points inscrits à son ordre du jour. L’avant-dernier sera le plus scruté : doit-il transmettre à la commission des lois une proposition de destitution du président de la République, soutenue par LFI et signée par 81 députés. L’instance, présidée par la députée sortante Yaël Braun-Pivet (EPR), compte 22 députés-députés, avec une courte majorité pour le Nouveau Front populaire (12 députés).
Lundi, après trois heures de débats, le groupe PS a décidé que ses trois représentants au conseil soutiendraient la recevabilité de la proposition LFI, ouvrant a priori la voie au passage du texte à cette étape.
Une initiative qui ne fait pas l’unanimité à gauche
La première d’une longue série pour une procédure difficile à adopter, qui nécessiterait l’approbation des deux tiers des parlementaires de l’Assemblée et du Sénat, réunis en Haute Cour. Pourtant, les parlementaires du centre et de droite ont peu de raisons de soutenir cette initiative, alors que la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre les replace au cœur du jeu politique.
Le texte des Insoumis précise notamment que le refus d’Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets, candidate du NFP, à Matignon constitue « un manquement grave au devoir de respect de la volonté exprimée par le suffrage universel », notant que l’alliance de gauche est arrivée en tête des législatives (193 sièges).
Et l’initiative ne fait pas l’unanimité à gauche. Les socialistes ont prévenu qu’ils voteraient contre le texte, reconnaissant une divergence stratégique avec LFI, alors que les deux forces entendent incarner le leadership.
Les députés PS jugent la procédure vouée à « l’échec » et estiment donc qu’elle risque de « donner une nouvelle légitimité » à Emmanuel Macron. Un discours rejeté par la présidente du groupe LFI Mathilde Panot qui a estimé « tout à fait possible » de la faire adopter. Les Insoumis entendent aussi accentuer la pression et prendre l’opinion à témoin, ses élus relayant avec empressement une pétition dont le compteur affichait lundi soir plus de 305.000 signatures.
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