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« Un taux d’anomalie de 17% dans les jouets de Noël » n’est pas acceptable pour Laurence Garnier

La secrétaire d’Etat à la Consommation a répondu aux questions de Ouest-France sur la réforme à venir des titres-restaurant, la vente du magazine 60 millions de consommateurs mais aussi sur l’incertitude qui entoure le gouvernement auquel elle appartient.

L’extension de l’utilisation des titres-restaurant dans les grandes surfaces a été votée par l’Assemblée nationale. Cette dérogation mécontente les restaurateurs mais vous l’avez soutenue. Pour quoi ?

La priorité était de répondre à l’urgence et de faire en sorte que les Français n’aient pas de mauvaises surprises lorsqu’ils feront leurs courses dans les grandes et moyennes surfaces en janvier 2025. C’était tout le défi des consommateurs qui ont encore subi une inflation de 20 % sur l’alimentation au cours du mois de janvier 2025. les années 2022 et 2023. Je crois aussi que cet usage a fait l’unanimité auprès des Français, même si l’inflation est désormais en baisse.

Ensuite, je suis conscient des enjeux. J’ai rencontré les syndicats de la restauration, de l’hôtellerie et de la restauration rapide. Le gouvernement mesure l’importance de son secteur d’activité dans l’économie, mais aussi en termes d’emplois. Derrière l’activité de restauration commerciale, se pose aussi la question de l’animation de nos centres-villes et centres-villes dans les petites villes, du lien social.

Justement, une étude de la Commission Nationale du Chèque Repas publiée jeudi évoque la suppression de 40 000 emplois et même la fin du système si la situation reste telle qu’elle est à l’avenir…

C’est pourquoi tout le monde – professionnels, employeurs, émetteurs, consommateurs – doit se mettre autour de la table en janvier prochain pour réformer un système qui date de 1967. Je m’y suis engagé devant l’Assemblée nationale mercredi dernier, lors de l’examen du texte. Par exemple, la dématérialisation va se poursuivre. Nous travaillons avec méthode et sincérité et je ne peux pas anticiper les résultats de l’étude, nous prenons les choses dans l’ordre.

J’ai dit aussi que j’écoutais le double plafond mais j’attends de savoir si c’est juridiquement faisable, pour qu’aucun acteur ne soit lésé par une distorsion de concurrence.

Tout est ouvert et je vous rappelle que l’Assemblée nationale a appuyé une prolongation de deux ans de l’exonération plutôt que de la rendre permanente comme certains auraient pu le souhaiter. Justement, parce que perpétuer avant de réformer n’a aucun sens.

Une dizaine d’associations de consommateurs ont annoncé leur opposition à la vente du magazine public 60 Millions de Consommateurs. Que leur dites-vous ?

Ce que je leur explique, c’est qu’il y a des difficultés. Aujourd’hui, 60 millions de consommateurs ont divisé par deux son nombre d’abonnés. En 5 ans, elle est passée de 140 000 à un peu plus de 70 000 abonnés. Les plans de relance se sont multipliés, sans succès. Je pense que la meilleure opportunité pour permettre à 60 millions de consommateurs de retrouver une nouvelle vie est de trouver un acheteur pour le titre. Cela s’inscrit également dans une utilisation optimale des fonds publics dans un contexte de recherche d’économies et de rationalisation de nos dépenses. C’est un dossier que je suivrai de près.

Comment garantir le suivi des dossiers alors que votre gouvernement est si fragile ?

Je dis souvent : on agit sur ce sur quoi on peut agir. Personne ne contrôle le temps qui nous sera accordé et les choses sont entre les mains de l’Assemblée nationale. J’ai cette grande mission qui m’a été confiée par Michel Barnier. Je m’investis à fond, j’y consacre beaucoup de temps, beaucoup d’énergie et j’y mettrai toute mon énergie tant que ça continue.

Secrétaire d’État à la Consommation Laurence Garnier | MINEFI

Secrétaire d’État à la Consommation Laurence Garnier | MINEFI

Alors, quelle est la feuille de route du secrétaire d’État à la Consommation ?

En tant que ministre chargé de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), il s’agit de garantir la confiance des Français dans les produits qu’ils consomment. C’est un axe essentiel. Grâce au gendarme économique, nous allons renforcer les contrôles. En plus d’être irritant au quotidien, on sait que de nombreux consommateurs, notamment les personnes âgées, sont victimes de fraude suite à un démarchage téléphonique. Si on prend le public complètement opposé des plus jeunes, qui sont des consommateurs en développement et très exposés aux influenceurs, on veut par exemple lutter contre les traitements médicamenteux pour perdre du poids.

Le Black Friday et Noël sont des périodes propices à de multiples promotions, publicités mais aussi SMS, emails malveillants, etc.

Dans les contrôles de la DGCCRF, en 2022, rien que pour les jouets de Noël, on a constaté un taux d’anomalie de 17 %, ce qui n’est quand même pas négligeable. Les grandes plateformes étrangères sont particulièrement surveillées car derrière des prix attractifs il peut y avoir des anomalies. Lorsque les Français achètent leurs jouets de Noël, ils ont droit à des produits de qualité qui garantissent leur sécurité.

A lire aussi. Les pièges du Black Friday : « Si ce n’est pas mentionné, choisissez un autre commerçant »

Pour le Black Friday, qui montre aussi l’évolution de nos modes de consommation, j’ai cosigné un article avec ma collègue Marie-Agnès Poussier Winsback, chargée de l’économie sociale et solidaire et de l’intéressement et de la participation au gouvernement, pour placer cet événement commercial sous le signe d’une économie plus durable et plus française. C’est le deuxième axe de mon travail à Bercy.

Que comptez-vous faire ?

Je salue et encourage les fabricants et distributeurs qui s’engagent dans le déploiement d’Origin Info sur la provenance des aliments qui composent un plat transformé. C’est une étape nécessaire pour les consommateurs et le gouvernement est à leurs côtés. Je souhaite aussi travailler sur le budget alimentaire des ménages français. C’est aujourd’hui 13 % de leurs revenus, mais cette part s’élève à 25 % chez les plus vulnérables. Nous leur devons une attention particulière.

Des mesures prévues dans le budget vont-elles dans ce sens ?

Tout concerne le consommateur dans les budgets de l’Etat ! La taxe sur les sodas est par exemple un sujet important, tout comme le coût de l’énergie. Mais il n’est pas prévu de décréter certaines mesures comme la réduction de la prime à l’achat de véhicules électriques.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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