Un syndicaliste CGT affiche sur Facebook son soutien à un groupe terroriste palestinien, il risque d’être licencié
Une centaine de personnes se sont rassemblées mardi 28 mai matin à Lacq, devant le siège de Toray-CFE, une entreprise spécialisée dans la production de fibres de carbone. Les manifestants, pour la plupart membres du syndicat CGT, sont venus soutenir Timothée Esprit, salarié de l’entreprise et délégué CGT, convoqué par la direction en vue de son éventuel licenciement…
Une centaine de personnes se sont rassemblées mardi 28 mai matin à Lacq, devant le siège de Toray-CFE, une entreprise spécialisée dans la production de fibres de carbone. Les manifestants, pour la plupart membres du syndicat CGT, sont venus soutenir Timothée Esprit, salarié de l’entreprise et délégué CGT, convoqué par la direction en vue de son éventuel licenciement.
A la fin de son entretien, l’homme a déclaré : « Ce n’est en aucun cas la première attaque à laquelle je suis confronté et je sais déjà que ce ne sera pas la dernière. De sanctions disciplinaires en menaces de la direction, de convocations à la gendarmerie en convocations au tribunal, je commence à avoir une certaine expérience de la répression patronale », a-t-il déclaré.
Convaincu que son employeur cherche à « le licencier à tout prix, dans le seul but de se débarrasser d’un militant ouvrier », il a ensuite donné les raisons avancées par les dirigeants. A savoir une publication sur son profil Facebook, encore visible ce mardi, où il affiche son soutien à la Palestine.
« Alerté par un de nos clients »
Problème : sur la photo en question, on voit un combattant brandir une arme de guerre, le visage caché par un keffieh palestinien, le tout accompagné du logo du Front populaire de libération de la Palestine, considéré comme un mouvement terroriste par l’Union européenne. et responsable de plusieurs attentats depuis sa création en 1967.
C’est donc pour cette raison que le salarié fait l’objet d’une procédure susceptible d’aboutir à un licenciement, comme l’explique Jean-Marc Guilhempey, directeur général de Toray-CFE : « Le 17 mai, nous avons été alertés par un de nos principaux clients. sur le lien apparent entre un de nos employés et le Front populaire de libération de la Palestine, rappelle-t-il. Ce client, qui représente neuf mois de chaîne de production et un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros en 2023, nous demande d’agir immédiatement, car ils ne peuvent plus avoir un fournisseur majeur avec une telle image », rapporte le dirigeant.
Climat intérieur orageux
La direction des ressources humaines et un avocat de la société ont donc informé Timothée Esprit des motifs de sa convocation : « Nous ne lui reprochons pas ses convictions ni ses idées concernant la Palestine », assure Jean-Marc Guilhempey. Mais l’association d’une entité officiellement classée terroriste à notre image. » Le gérant indique avoir informé l’Inspection du travail. La procédure actuelle prévoit, après deux jours de réflexion, une sanction à l’encontre du syndicaliste. « Qui peut aller jusqu’au licenciement », confirme-t-il. Mais il peut aussi s’agir d’un licenciement, ou d’un blâme. »
Ce nouvel épisode intervient dans un climat houleux au sein de la société du bassin de Lacq et ce depuis des années. Pour rappel, en mars dernier, trois anciens salariés avaient été condamnés pour harcèlement moral et violences en réunion à l’encontre d’un de leurs collègues.