Le suspect de la fusillade qui a fait un mort et quatre blessés, tous mineurs, jeudi 31 octobre à Poitiers, s’est rendu à la police à Paris et est actuellement en garde à vue, a annoncé le parquet. « Des contrôles sont en cours pour confirmer son identité et vérifier s’il s’agit bien de la personne qui a fait l’objet d’un mandat de perquisition délivré par le parquet de Poitiers »a précisé le procureur de la République de Poitiers, Cyril Lacombe.
Dans le cadre de l’enquête ouverte pour assassinat et tentative d’assassinat, un homme qui « se serait livré à la vente de stupéfiants » dans le quartier des Couronneries, lieu de la fusillade survenue jeudi soir, « au cours des jours précédents »était activement recherché depuis vendredi.
Lors d’une perquisition au domicile qu’il aurait occupé, sept cartouches du même calibre que les onze trouvées sur les lieux, ainsi que « éléments partiels d’une arme démontée »ont été saisis par la police, selon le parquet.
« Combats entre gangs rivaux »
Les événements se sont déroulés dans le quartier des Couronneries, classé prioritaire de la politique de la ville (QPV). Selon le préfet de Vienne, Jean-Marie Girier, ce quartier abrite « Deux ou trois points de deal qui sont importants et mobilisent beaucoup la police nationale au quotidien » mais reste « relativement calme » : « Ce n’est pas tenu par les dealers, même s’il peut y avoir des tensions »Jean-Marie Girier l’a souligné vendredi.
Des échauffourées ont eu lieu jeudi soir après les faits, impliquant quelques dizaines de personnes, selon la police et le parquet, tandis que certaines étaient accusées par d’autres de connaître le tireur.
Dans une interview matinale sur BFM-TV/RMC vendredi, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a semé la confusion en affirmant faussement que la fusillade avait été suivie d’une fusillade. « bagarre entre gangs rivaux qui(volonté) mobilisé plusieurs centaines de personnes »de « 400 à 600 personnes », selon « un rapport du préfet ».
La maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond’huy, a déploré « un épisode inédit » dans l’histoire de cette ville d’environ 90 000 habitants qui, selon elle, « témoigne d’une évolution assez sérieuse de la société »réclamant davantage de ressources en matière de sécurité sur le terrain. Le conseiller a également déploré « le décalage entre les discours martiaux du gouvernement et la réalité des moyens disponibles sur le terrain ».