Un sortant battu, deux élus dont un allié LR, le Rassemblement national peut-il revendiquer la victoire en Midi-Pyrénées ?
Si le Rassemblement national a orchestré un véritable déferlement le long de la Méditerranée côté Languedoc-Roussillon, ce n’est pas le cas côté toulousain et l’ex-région Midi-Pyrénées où l’extrême droite n’a pas transformé la tentative prometteuse du premier tour de ces législatives de 2024.
Dimanche 30 juin, au soir du premier tour des législatives anticipées de 2024, le Rassemblement national jubilait. Dans des zones réputées ancrées à gauche, les candidats du RN arrivaient largement en tête, espérant même réaliser des grands chelems dans des départements comme le Tarn avec des alliés LR. Une semaine plus tard, l’extrême droite déchante dans l’ouest de l’Occitanie.
A la sortie des urnes, l’extrême droite ne revendiquait que deux des 26 circonscriptions de l’ex-région Midi-Pyrénées. Il y avait pourtant 24 candidats qualifiés pour le second tour de ce 7 juillet 2024. Le RN semble marquer le pas avec notamment la perte de la circonscription détenue dans le Tarn par Frédéric Cabrolier. Mais les élus locaux crient le contraire.
Celle qui s’est déchaînée sur sa page Facebook en évoquant un «La France purifiée et sécurisée« , Michèle Alozy a également été battue dans la deuxième circonscription de l’Ariège où elle se présentait pour la première fois. Mais la candidate s’est dite satisfaite et heureuse du résultat »score historique pour le RN en Ariège. Cela ne fait même pas trois ans que notre bureau a été rénové avec notre nouveau délégué départemental qui est également satisfait.«
Député européen et conseiller régional RN, Julien Léonardelli a été battu par le député sortant Jean-François Portarrieu dans la cinquième circonscription de la Haute-Garonne. Mais pour lui aussi, le Rassemblement national n’a pas failli ce dimanche 7 juillet.Dans l’ancien Midi-Pyrénées, on approche souvent les 50% », a-t-il déclaré sur notre poste de télévision.
Ce n’était pas pour cette fois. Ce sera pour la prochaine fois, croyez-moi, et avant trois ans.
Julien Léonardelli, candidat du RN, battu dans la 5e circonscription de la Haute-Garonne
Les Hautes-Pyrénées auraient aussi pu basculer dans le camp du Rassemblement national. Mais là encore, ce fut un échec. Une conséquence du vote blanc ? Dans les deux circonscriptions de ce département, près de 10 000 électeurs n’ont pas choisi leur camp lors du second tour.
A noter que le parti d’extrême droite est arrivé en tête dans certaines communes comme Lannemezan, Lourdes, Valence d’Agen, Castelsarrasin et Cornebarrieu. Mais au lendemain de ce second tour, l’extrême droite n’a remporté que les deux circonscriptions du Tarn-et-Garonne.
Première femme maire de Montauban dans le Tarn-et-Garonne, l’élue LR Brigitte Barèges a suivi la ligne d’Éric Ciotti pour ces législatives en s’alliant au RN. Un coup gagnant puisque Brigitte Barèges va retrouver un siège à l’Assemblée nationale qu’elle occupait depuis dix ans.
« Mon engagement à reconstruire la France et à œuvrer à son redressement pourrait ne pas être possible.dit-elle dans sa première réaction. Mais je continuerai à défendre mes idées, je ne varierai pas dans le programme qui vise à restaurer l’autorité partout. » . «
Née en 1953 à Toulouse dans une famille gaulliste, cette avocate de profession adhère au RPR en 1993, devenant par la suite secrétaire départementale dans le Tarn-et-Garonne. Depuis, Brigitte Barèges est accusée de chasser sur le territoire de l’extrême droite, allant jusqu’à provoquer un tollé et de vives réactions par ses prises de position contre le mariage gay ou le manque de diversité dans les écoles de Montauban.
Elue avec 52% des voix, dans quel camp Brigitte Barèges siégera-t-elle dans l’hémicycle ? Chez les Républicains ou chez le Rassemblement national ?
Deux autres élus LR alliés au RN ont échoué à ce second tour. Il s’agit de Guilhem Carayon dans le Tarn, battu par Jean Terlier de la majorité présidentielle. Et Pierre-Antoine Fèvre qui espérait faire basculer la troisième circonscription de l’Aveyron.
