Un sommet mondial pour produire davantage de vaccins en Afrique
Plusieurs dirigeants africains, donateurs et groupes pharmaceutiques se réunissent jeudi à Paris pour accélérer la production de vaccins en Afrique, actuellement touchée par une épidémie de choléra.
Ce Forum mondial pour l’innovation et la souveraineté vaccinale, co-organisé par la France, l’Union africaine et l’Alliance du Vaccin, vise à donner un coup de pouce aux fabricants de vaccins en Afrique.
L’annonce d’un mécanisme de financement de plus d’un milliard de dollars est attendue lors de cet événement alors que l’Afrique ne produit actuellement que 2% des vaccins qu’elle utilise.
Ce dispositif financier est « C’est bon pour l’Afrique et pour le monde, car personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne le est pas »ont souligné le président français Emmanuel Macron, hôte du sommet, le président de l’Alliance du vaccin, José Manuel Barroso, et l’actuel président de l’Union africaine, Mohamed Cheikh El Ghazouani, dans une tribune publiée mercredi.
La question de l’inégalité d’accès aux vaccins sur le continent africain a été mise en lumière par la pandémie de Covid il y a quatre ans. Cependant, la production localisée partout dans le monde est considérée comme une réponse aux futures pandémies.
« Nous devons continuer à investir dans la vaccination qui peut être l’une des réponses aux défis mondiaux tels que le changement climatique, les conflits et la fragilité économique »estime Marie-Ange Saraka-Yao, responsable du financement de l’Alliance du Vaccin (Gavi), une organisation qui aide les pays à faible revenu à introduire des vaccins contre 20 maladies.
– Paludisme, HPV, choléra, Ebola –
C’est’« accélérer l’introduction de nouveaux vaccins et étendre la couverture des vaccins de routine »précise le responsable, citant les vaccins contre le paludisme, une maladie transmise par les piqûres de moustiques qui tue chaque année 500 000 enfants, dont la majorité en Afrique, et la vaccination des enfants. « Plus de 120 millions de filles dans les années à venir contre le cancer du col de l’utérus ».
L’accent sera également mis sur le financement des vaccins contre le choléra, dont la production doit continuer à augmenter pour faire face aux pénuries. Contre le virus Ebola, une campagne de prévention a également été lancée récemment, principalement auprès des soignants.
L’organisation Gavi indique également avoir été sollicitée pour organiser la distribution de doses contre la maladie mpox qui touche particulièrement les enfants en République démocratique du Congo (RDC).
Après avoir contribué à vacciner 1 milliard d’enfants entre 2000 et 2020, l’Alliance ambitionne d’en vacciner un milliard supplémentaire d’ici 2030 grâce au soutien des donateurs.
Outre l’accélération des investissements dans la production locale de vaccins, il faudra « Former le personnel et renforcer le cadre réglementaire car avoir des vaccins, c’est bien, mais encore faut-il les mettre à disposition »ajoute Mme Saraka-Yao.
Ce sera le rôle de l’Agence africaine des médicaments, une initiative de l’Union africaine créée et soutenue par l’Europe pour superviser les autorités commercialisant les vaccins et autres produits de santé.
« La demande (NDLR : des pays africains) sera là si le vaccin est sûr et efficace »dit Mme Saraka-Yao, qui encourage « approche régionale » réaliser des économies d’échelle dans la production de vaccins.
L’événement réunira à Paris plusieurs chefs d’État africains (Sénégal, Ghana, Rwanda et Botswana), le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des banques et des producteurs de vaccins déjà présents en Afrique.
Au-delà des discussions sur la santé, Emmanuel Macron doit s’entretenir avec plusieurs de ses homologues africains.