Un service de messagerie annonce qu’il transmettra des adresses IP et des numéros de téléphone à la demande des autorités – Libération
Retournement de situation. Telegram a modifié ses règles de modération afin de collaborer davantage avec les autorités judiciaires, a annoncé lundi 23 septembre le fondateur et patron de l’application Pavel Durov, confirmant une information de Libérer publié le 10 septembre. Depuis fin août, le PDG est sous le coup d’une enquête en France, notamment en raison de son manque de coopération avec les enquêteurs concernant la publication de contenus illicites sur sa plateforme. « Nous avons précisé que les adresses IP et les numéros de téléphone portable de ceux qui enfreignent nos règles pourront être communiqués aux autorités en réponse à des demandes légales valables. »Pavel Durov l’a annoncé sur sa chaîne Telegram.
En outre, l’entrepreneur souligne que les paramètres de la fonction « Telegram Search », qui permet la recherche par mots-clés, ont été modifiés. Selon lui, les modérateurs « s’appuyer sur l’IA » ont rendu inaccessible « tout contenu problématique ». Y compris les canaux de vente de produits illégaux (drogues, armes, etc.). Cependant, ce n’est pas parce que la plateforme rend plus difficile la recherche de contenus interdits par la loi qu’elle les supprime définitivement. Comme cela a été observé Libération Lundi, plusieurs groupes de trafiquants de drogue restaient actifs.
Quoi qu’il en soit, depuis l’arrestation de Pavel Durov, le service de messagerie tente de montrer ses lettres de noblesse. D’une manière inédite dans son histoire. Fondée en 2013, la plateforme, qui a toujours affirmé respecter les lois européennes, s’était engagée depuis ses débuts à ne jamais révéler d’informations sur ses utilisateurs. Les règles précédentes ne prévoyaient ainsi une collaboration avec la justice que dans le cas où un utilisateur était déclaré « suspect d’activités terroristes » par un tribunal.
Mais depuis l’arrestation du patron, les règles ont changé. Déjà le 10 septembre, Libérer L’entreprise avait commencé à répondre aux réquisitions judiciaires après l’arrestation de son patron. Notamment concernant plusieurs enquêtes sur des délits sexuels impliquant des enfants. Une porte laissée entrouverte qui n’a pas empêché la Fondation pour l’enfance de se constituer partie civile dans l’affaire. L’organisation estime, dans un communiqué publié le 17 septembre, que l’affaire Telegram « souligne l’urgence d’une réglementation plus stricte des plateformes numériques et la nécessité d’une coopération renforcée entre les pouvoirs publics et les entreprises technologiques pour garantir la protection des enfants en ligne ».
Faire de Telegram « une fierté »
Arrêté fin août en France, Pavel Dourov a été mis en examen pour de nombreuses infractions liées à son application de messagerie et est interdit de quitter le territoire français. Dans un long message sur sa plateforme début septembre, le milliardaire de 39 ans a jugé « surprenant » être tenu responsable du contenu publié par d’autres personnes.
Pavel Durov a cependant reconnu que la forte augmentation du nombre d’utilisateurs de Telegram – qu’il estime à 950 millions dans le monde – avait généré une situation qui « Il est désormais plus facile pour les criminels d’abuser de notre plateforme »Le patron a promis de modérer désormais ses messages. « une fierté »annonçant le 6 septembre une première série de mesures visant à le renforcer.
Parmi les nouveautés mises en avant par Pavel Durov, l’arrivée de la fonction de géolocalisation « Entreprises à proximité »qui ne présentera que « entreprises légitimes et vérifiées »au lieu de « Les gens à proximité » qui permettait d’entrer en contact avec des utilisateurs situés à proximité, et souvent utilisés pour toutes sortes de trafics.