un scénario plausible pour le ministre de l'Économie
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un scénario plausible pour le ministre de l’Économie

un scénario plausible pour le ministre de l’Économie

Jusqu’où va grimper le déficit public en 2024 ? Actuellement prévu à 6,1% dans le projet de loi de finances, il pourrait s’avérer encore plus élevé. Le ministre de l’Économie a estimé dimanche qu’il serait « un peu plus de 6% ». « Entre 6,1 et 6,2 % selon toute vraisemblance »a déclaré Antoine Armand au micro de LCI. «On verra dans les prochains jours»il a ajouté.

Pour rappel, le précédent gouvernement avait initialement fixé l’objectif d’un déficit à 4,4% du produit intérieur brut (PIB) pour 2024. Avant de le relever à 5,1% en début d’année, compte tenu du dérapage celui de 2023 qui s’élève à 5,5%, contre 4,9% anticipé. Mais depuis, les prévisions n’ont cessé d’être dépassées. Ceux du Trésor tablaient, en juillet, sur un déficit de 5,6%, à politique inchangée.

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3 milliards d’euros

Ce dixième supplémentaire du déficit peut paraître insignifiant, mais il est loin de l’être. Lorsque le Parlement a voté l’automne dernier le projet de loi de finances pour 2024, tablant alors sur un déficit de 4,4% du PIB, cela représentait « 128 milliards d’euros de déficit »comme l’a récemment rappelé le président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), Pierre Moscovici. Avec un déficit de 6,1%, le total s’élèverait à « 180 milliards d’euros ». Ce qui fait que ces 1,7 points de déficit supplémentaire correspondent à 52 milliards d’euros. Soit environ 3 milliards d’euros de déficit en plus par 0,1 point.

Ces trois milliards supplémentaires à trouver, s’ils se confirment, ne devraient pas faire les affaires du gouvernement. D’autant que, dans son projet de budget, l’exécutif a déjà fixé 60 milliards d’euros d’économies à réaliser pour ramener le déficit à 5% du PIB d’ici 2025. Pour y parvenir, il table sur 20 milliards d’euros d’économies grâce à la fiscalité. augmentations et 40 milliards via une réduction des dépenses.

Examiné la semaine dernière dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, ce projet de budget a suscité de vifs débats pendant six jours. Les députés les ont interrompus samedi soir sans aller jusqu’au bout. Ils les reprendront à partir du 5 novembre, cette semaine étant consacrée au budget de la Sécurité sociale.

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Une commission d’enquête

Pour tenter de comprendre pourquoi le déficit s’est autant creusé, la commission des Finances de l’Assemblée nationale a demandé à obtenir les pouvoirs d’une commission d’enquête. Elle les veut « pendant six mois » afin d’enquêter les causes » de « la variante » et « des lacunes dans les prévisions fiscales et budgétaires » observé sur les années 2023 et 2024.

La demande doit maintenant être approuvée par le gouvernement et les présidents des groupes et commissions. Le Premier ministre Michel Barnier semblait approuver cette initiative, estimant mi-octobre que la commission devrait « Déterminez les chiffres, les faits, la vérité et dites-la aux Français ». Parallèlement, la commission des Finances du Sénat a relancé une mission d’information sur la dégradation des comptes publics.

Pour Pierre Moscovici, c’est « essentiel de comprendre comment, en un an, on est passé de 4,4% du budget voté à 6,1% du budget exécuté »il a soutenu à la mi-octobre. « Il ne s’agit pas de juger telle ou telle personne, ni un homme politique, ni l’administration », il s’est qualifié.

« Si nous ne comprenons pas les mécanismes profonds à l’œuvre, cela peut se reproduire, et ce que je ne veux pas, c’est que nous nous retrouvions dans un an dans la même situation qu’aujourd’hui. ‘aujourd’hui’il a expliqué.

Ce qui s’avérerait être à l’opposé des objectifs du gouvernement. Dans son plan de bataille budgétaire jusqu’en 2029 présenté la semaine dernière à l’Assemblée nationale, l’exécutif prévoit de revenir à un déficit de 2,8% d’ici cette date. Soit 100 milliards d’euros d’économies à réaliser sur la période. Comprendre les erreurs du passé est donc essentiel.

(Avec l’AFP)

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