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Un Roumain et un Serbe poursuivis pour une vaste campagne de canulars malveillants

Un Roumain et un Serbe sont poursuivis aux Etats-Unis pour avoir mené une vaste campagne de canulars malveillants, consistant à signaler des crimes fictifs pour déclencher une descente policière violente au domicile d’une personne, ont annoncé mercredi les autorités judiciaires américaines. Pendant plus de trois ans, de décembre 2020 à janvier 2024, Thomas Szabo, un citoyen roumain de 26 ans, et Nemanja Radovanovic, 21 ans, ont harcelé avec l’aide de complices un total de 101 victimes, dont 61 responsables. Ils sont poursuivis pour avoir provoqué des descentes policières au domicile de leurs victimes, une pratique connue sous le nom de « écrasement » et pour menaces d’attentats à la bombe, selon l’acte d’accusation rendu public mercredi.

Thomas Szabo, qui est actuellement en détention, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier, sans plus de précisions. Parmi les cibles visées, qui n’ont pas été identifiées nommément, figuraient des membres du Congrès américain, de hauts responsables des forces de l’ordre fédérales, des fonctionnaires d’Etat, ainsi que, parmi les particuliers, des représentants d’institutions religieuses. La campagne ne semble pas avoir suivi de ligne idéologique particulière. « Nous ne sommes dans aucun camp »Thomas Szabo a ainsi affirmé à Nemanja Radovanovic en décembre 2023 pour lui expliquer la nécessité de diriger les actes de « écrasement » contre des victimes des deux camps, selon l’acte d’accusation.

« Le swatting n’est pas un canular innocent »

Les médias américains évoquent les noms de personnalités impliquées dans la procédure pénale contre l’ancien président républicain Donald Trump, comme la juge Tanya Chutkan ou le procureur spécial Jack Smith, mais aussi de l’élue trumpiste Marjorie Taylor Greene. Les appels aux autorités concernent notamment de fausses informations faisant état de meurtre ou de suicide imminent au domicile de la victime, voire de prises d’otages, y compris d’enfants. Outre la souffrance émotionnelle subie par les victimes, ces menaces ont notamment provoqué un accident de voiture lors de l’intervention policière, la perturbation d’offices religieux ou la fermeture de rues.

« Le swatting n’est pas un canular innocent, il met en danger de vraies personnes, gaspille de précieuses ressources policières et inflige un traumatisme émotionnel important. »a déclaré le procureur fédéral Matthew Graves dans un communiqué. « Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour retrouver les auteurs et leur demander des comptes, où qu’ils se trouvent. »il a ajouté. Apparaissant dans la communauté des fans de jeux vidéo en ligne, le « écrasement » tire son nom des unités d’intervention d’urgence de la police américaine, les « Équipes SWAT ».

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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