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un rival de Space X lève 150 millions d’euros pour faire voler ses capsules dans l’espace

un rival de Space X lève 150 millions d’euros pour faire voler ses capsules dans l’espace

Cette société basée à Mérignac et Munich pourrait bien s’imposer comme un futur leader du spatial en Europe. Le 18 novembre, The Exploration Company (TEC) a annoncé une levée de fonds de 150 millions d’euros, menée par les fonds Balderton Capital et Plural, soutenus par Bessemer Venture Partners et deux fonds souverains français et allemand (French tech souverainate et DeepTech & Climate Fund). Au total, la start-up franco-allemande a levé 215 millions d’euros depuis sa création en 2021.

The Exploration Company conçoit des capsules pour transporter du matériel ou des marchandises dans l’espace. Le 9 juillet, la capsule Bikini était leur premier démonstrateur à voler dans l’espace, embarquée avec la fusée Ariane 6. Malheureusement, une anomalie dans l’étage supérieur de la fusée a empêché la rentrée de la capsule. « Mais ce fut une grande satisfaction de voir notre démonstrateur dans l’espace et cela ne remet pas en cause nos projets de développement », assure Antoine Mondésert, directeur financier de TEC.


Antoine Mondésert, directeur financier de The Exploration Company, devant les pièces de moteur utilisées dans les propulseurs qui partent dans l’espace.

T.-N.-L.

Un deuxième démonstrateur, la capsule « Mission Possible », participera à un vol avec la fusée Space X Falcon 9 au printemps 2025. Et en 2028, l’entreprise participera à sa première mission spatiale avec son produit final, la capsule Nyx Earth, en collaboration avec l’Agence spatiale européenne (ESA). « Ce sera un grand pas. Après avoir été mise en orbite, la capsule devra s’amarrer à la Station spatiale internationale (ISS), ce qui n’est pas anodin. Cette mission devra prouver que notre véhicule est capable de voler vers d’autres stations dans le futur », explique Antoine Mondésert.

Pour les postes privés

Car l’ambition de The Exploration Company est justement de se positionner sur le marché du transport de marchandises vers les futures stations spatiales privées, qui verront le jour dans les années à venir. « L’ISS sera bientôt mise hors service et laissera la place à des stations privées. Il y aura alors un réel besoin de service de fret, pour acheminer de la nourriture, du matériel comme des instruments expérimentaux ou du matériel de maintenance. Les capsules pourraient aussi être utiles pour remettre en orbite ces stations avec leurs propulseurs », poursuit-il.

TEC assure que ses capsules ont « un coût 25 % inférieur » par rapport à ses concurrents comme Space X. Les ingénieurs aérospatiaux notamment ont des salaires inférieurs en Europe qu’aux États-Unis, en raison de niveaux de vie différents. Forte de 200 salariés, dont 83 personnes recrutées au dernier semestre, la start-up prévoit de doubler ses effectifs d’ici un an.

Le deuxième démonstrateur, la capsule « Mission Possible », sera envoyé dans l'espace avec la fusée Falcon 9 de Space X au printemps 2025.


Le deuxième démonstrateur, la capsule « Mission Possible », sera envoyé dans l’espace avec la fusée Falcon 9 de Space X au printemps 2025.

La société d’exploration

A Mérignac, l’équipe d’une soixantaine d’ingénieurs travaille notamment sur les systèmes de propulsion, avec un banc d’essais à l’aéroport pour les moteurs. C’est à Munich que les capsules sont assemblées. D’autres succursales sont établies en Italie et aux États-Unis. « Il existe une réelle volonté de créer un leader spatial en Europe. Ce sont aussi les grands projets industriels qui ont fait l’Europe et nous espérons en faire partie », déclare Antoine Mondésert. Outre le fret, TEC travaille sur les véhicules lunaires et le transport de passagers dans l’espace.

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