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Un retour possible à 62 ans ? Qu’est-ce qui est prévu ?


Un retour possible à 62 ans ? Qu’est-ce qui est prévu ?

Le dossier de la réforme des retraites devrait être rouvert par le nouveau gouvernement. Quels changements seront possibles ?

C’est l’un des sujets brûlants du nouveau gouvernement : quel avenir pour la réforme des retraites ? Adoptées au forceps, avec 49,3, au printemps 2023, les nouvelles dispositions concernant l’âge de départ à la retraite et les différentes modalités sont toujours sur la sellette. Début juillet, la coalition de gauche du Nouveau Front populaire a remporté le plus de sièges à l’Assemblée nationale et, à l’autre bout du spectre, le Rassemblement national est apparu comme le parti comptant à lui seul le plus de députés. Le point commun des deux ? La volonté d’abroger la réforme des retraites. Dans la rue, les syndicats veulent poursuivre le combat contre l’âge de départ à la retraite fixé à 64 ans.

Mais après des semaines de négociations, Emmanuel Macron a nommé un Premier ministre issu des Républicains (4et force politique de l’Assemblée) et un gouvernement comprenant des membres de sa coalition Ensemble (Renaissance -ex-LREM-, MoDem, Horizons…) et LR. Autant de ministres qui ont soutenu le projet de loi critiqué.

Il n’est toutefois pas impossible que la réforme des retraites soit modifiée dans les prochains mois. Michel Barnier, le chef du gouvernement, a déclaré vouloir « prendre le temps d’améliorer la réforme », tandis que sa ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, s’est dite favorable à « rendre la dernière réforme des retraites peut-être plus soutenable pour tous et répondre aux angoisses qu’elle a pu générer, notamment chez les femmes ».

Le RN propose une loi pour abroger la réforme

Le sort de l’actuelle réforme des retraites pourrait se décider jeudi 31 octobre. Ce jour-là, un projet de loi sera examiné à l’Assemblée nationale : une « PPL » « visant à rétablir un système de retraite plus juste en annulant les dernières réformes concernant l’âge de départ à la retraite et le nombre de rentes ». Soutenu par les députés RN, ce texte vise à revenir aux anciennes règles de retraite.

Marine Le Pen et ses collègues de l’hémicycle souhaitent rétablir l’âge d’ouverture des droits à 62 ans de la génération de 1955 (au lieu de 64 ans de la génération de 1968) et revenir à 42 ans de cotisations de la génération de 1961.

Sur le papier, cette proposition a de quoi séduire les rangs du Front : ceux de l’ex-FN et ceux du NFP, la gauche militant également pour une abrogation de la réforme. Le cumul des députés issus de ces formations permettrait de recueillir 319 voix, soit une majorité absolue. Un tapis rouge pour le retour de la retraite à 62 ans ? Pas si sûr, guerre politique oblige.

Le Parti communiste, d’abord enthousiaste, a modéré son éventuel soutien au RN, tandis que LFI et les socialistes militent davantage pour faire profil bas, ne pas prendre position et proposer un amendement au projet de loi sur la Sécurité sociale. Quant aux écologistes, faire un pacte avec le parti à la flamme paraît impensable.

Si seule une majorité des participants au vote suffit à faire passer une première étape de la loi, le camp macroniste-LR devrait s’allier dans un vote contre la proposition du RN. Difficile d’imaginer que l’âge de départ à la retraite revienne à 62 ans. Même si le texte obtient une majorité au Palais Bourbon, encore faudrait-il que le Sénat (à majorité LR) le valide à son tour, même si c’est l’Assemblée qui a le dernier mot. L’ambition – bien que plausible – risque de se heurter au mur de la réalité politique.

Une réforme… réformée par le nouveau gouvernement ?

Tout au long de l’interminable feuilleton politique, la question de l’avenir de la réforme des retraites s’est posée. Surtout, l’avis des nouveaux ministres sur le sujet a été scruté. Dès sa nomination, Michel Barnier s’est dit favorable à « l’ouverture du débat » en vue d' »améliorer » le texte, sans « tout remettre en cause ». Le Premier ministre « veut engager une amélioration, mais en respectant le cadre budgétaire ». Comprendre : des ajustements à la marge oui, un retour à 62 ans, non.

Même son de cloche du côté de sa nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet. Cette dernière a plaidé pour « rendre la dernière réforme des retraites peut-être plus soutenable pour tous et pour répondre aux angoisses qu’elle a pu générer, notamment chez les femmes ». Bien qu’elle ait voté en faveur de la réforme en 2023, l’ancienne députée de Paris s’est montrée critique envers la simplification des critères de pénibilité instaurée par les macronistes, jugeant que les modifications étaient allées « trop loin ».

Dès lors, celui qui a joué un rôle central en déroulant le tapis rouge à Uber pour son arrivée en France, au même titre que Michel Barnier, pourrait donc, dans les prochaines semaines, rouvrir partiellement le dossier des retraites : pénibilité, carrières des femmes et longues carrières seraient les principaux points réexaminés. Sans que l’on sache, à ce stade, ce qui pourrait donner lieu à ces nouveaux débats.

GrP1

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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