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un retour des trains sur la petite ceinture est-il possible?

un retour des trains sur la petite ceinture est-il possible?

L’extension du T3b autour de Paris rappelle les belles heures de l’exploitation de la petite ceinture ferroviaire jusque dans les années 1900. Certains espèrent encore un retour des trains sur ces voies.

La mise en service de l’extension T3b, depuis vendredi 5 avril, permet au tramway de poursuivre sa boucle autour de Paris. Ce tracé n’est pas sans rappeler un tracé plus ancien, celui de la petite ceinture ferroviaire mise en service en 1852, indique, sur son site Internet, l’Association pour la sauvegarde de la Petite Ceinture de Paris et de son réseau ferroviaire (ASPCRF).

La ligne atteint son apogée 50 ans plus tard, avec l’Exposition universelle, puis décline jusqu’en 1934, date à laquelle le service passagers prend fin. La ligne de bus PC prend ensuite le relais autour de Paris, cette même ligne qui est aujourd’hui progressivement remplacée par les tramways T3a et T3b.

Il faut soulager le tramway

Pour autant, Jean-Nicolas Lehec, secrétaire général de l’ASPCRF, ne voit pas d’un mauvais oeil le prolongement du tramway : « Plus il y a de transports à Paris, mieux c’est », souligne-t-il auprès de BFMTV.com.

« Paris manque cruellement de transports en commun alors que c’est une ville extrêmement dense », poursuit-il. Jean-Nicolas Lehec rappelle le succès rencontré par le tramway avec « une demande énorme des usagers » que ce soit sur les lignes T3a et T3b, ou sur la T2. « Les lignes de tramway répondent à une demande et prouvent la demande », insiste-t-il.

La petite ceinture ferroviaire trouverait ainsi sa place pour soulager le tramway autour de Paris. « Plus nous avons de lignes sur un même axe, plus nous avons de résilience en cas d’incident, cela augmente la fiabilité des transports et le service rendu aux usagers est meilleur », poursuit Jean-Nicolas Lehec.

Il cite en exemple la ligne 1 du métro qui a été doublée par le RER A afin d’offrir une alternative plus rapide pour rejoindre certaines grandes gares. C’est le même objectif que pourrait atteindre la petite ceinture ferroviaire par rapport au tramway.

« Le T3 est un moyen de transport de beau service. Il prend son temps, certes, mais avec des arrêts très fréquents, il est pratique. En revanche, si vous passez Porte d’Ivry-Pont du Gargliano, c’est clairement plus lentement », explique Jean-Nicolas Lehec.

L’avantage de la petite ceinture ferroviaire serait de relier plus rapidement les grands pôles d’activités qui se sont développés en périphérie parisienne comme Rosa Parks, Balard et Bercy. « Il faut renforcer les transports sur ces axes tout en proposant des lignes qui ne passent pas par Paris. Pouvoir contourner le centre de Paris, c’est pratique.

Traction?

Mais ce sont désormais davantage les promeneurs qui profitent de ces voies ferrées que les trains. Un protocole-cadre a été signé en 2015 entre la ville de Paris et la SNCF pour permettre l’ouverture au public de certains tronçons. « La ligne est toujours la propriété de SNCF Réseau et tous les aménagements doivent être réversibles, c’est important pour nous », défend le secrétaire général de l’ASPCRF.

Il est par exemple impossible de retirer les rails sur le tracé car la SNCF peut y déplacer du matériel ferroviaire à tout moment. C’est ce qui s’est passé en décembre 2021 lorsque des trains de marchandises ont emprunté les voies du parc Martin Luther King, suscitant l’étonnement et l’opposition de nombreux riverains et du maire du 17ème arrondissement face au bruit.

Mais c’est l’un des aspects que met en avant l’Association pour la sauvegarde du Petit Ceinture de Paris et de son réseau ferroviaire : « Il y a une volonté de réduire le rôle du transport de marchandises par camion. On peut relier les grandes bases logistiques de l’Île -de-France avec des plus petites situées au plus près des lieux de vie. »

Jean-Nicolas Lehec donne comme exemple la gare des Gobelins dans le 13e arrondissement dont la vocation est d’utiliser différents modes de transports : route, rail et vélo pour la livraison du dernier kilomètre.

Cependant, de nombreuses portions du périphérique intérieur doivent être réaménagées pour permettre le retour des trains. « Il y aurait la reprise des ouvrages d’art à réaliser, le remplacement de certains ponts, la pose de nouvelles voies et la pose de caténaires », explique le secrétaire général de l’ASPCRF.

Une longue liste qui reste possible : « Ce ne sont pas les mêmes barèmes de coûts que pour la construction des nouvelles lignes express du Grand Paris. Là, le tracé existe. S’il y a une volonté politique, cela peut se faire rapidement. »

Un avenir incertain

Les échéances à venir modifieront, ou non, l’usage de la petite ceinture ferroviaire. L’accord-cadre entre la ville de Paris et la SNCF se termine en 2025.

« À ce moment-là, nous nous battrons pour que la petite ceinture conserve sa réversibilité. Il va falloir réaffirmer qu’il s’agit d’une ligne ferroviaire et pas seulement y voir la fonction de corridor écologique», annonce Jean-Nicolas Lehec.

Interrogé par BFMTV.com, David Belliard, adjoint à la maire de Paris chargé des Transports, veut avant tout « préserver un couloir de verdure, de respiration, de biodiversité » autour de la capitale. « C’est un lieu de promenade pour de nombreux Franciliens avec une configuration exceptionnelle et une richesse dans les végétaux que l’on retrouve », souligne-t-il.

Un tronçon de la petite ceinture ferroviaire dans le 18e arrondissement de Paris en novembre 2020.
Un tronçon de la petite ceinture ferroviaire dans le 18e arrondissement de Paris en novembre 2020. – Michel RUBINEL / AFP

Selon David Belliard, un retour des trains de voyageurs ou de marchandises sur cet axe n’est à l’ordre du jour d’aucun plan de transports pour Paris ou l’Île-de-France. Reste donc une autre échéance à surveiller pour l’association, celle des élections municipales de 2026.

« On sait qu’il y a une volonté de la part de cette municipalité d’augmenter les espaces verts tout en faisant face à un manque d’espace. Il est plus simple de s’appuyer sur le petit périphérique plutôt que de construire un nouveau parc en pleine ville », souligne Jean-Nicolas Lehec.

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