Un rescapé de Polytechnique stupéfait par l’ignorance de Carey Price

Rescapée de la tuerie de Polytechnique, Nathalie Provost a eu le souffle coupé en apprenant que le gardien des Canadiens de Montréal Carey Price ignorait le drame survenu le 6 décembre 1989.
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« Bien sûr, cela me surprend. Je n’arrive pas à y croire, c’est tellement dans la fibre de ma vie que je n’arrive pas à y croire », a-t-elle avoué au micro de Benoît Dutrizac à QUB radio, lundi.
Rappelons que Groupe CH a indiqué plus tôt aujourd’hui que le joueur vedette – qui s’opposait au projet de loi C-21 visant à interdire la vente d’armes de poing et d’armes d’assaut – n’était au courant de rien de la tragédie de Polytechnique.
En lien avec la nouvelle indiquant que la Coalition canadienne pour le droit aux armes à feu a utilisé un code promo appelé « poly » pour offrir des rabais sur la vente en ligne de marchandise, Mme Provost ne s’est pas gênée pour dire que le groupe a fait preuve d’un énorme manque de respect.
Capture d’écran tirée du compte Instagram @cp0031 (Carey Price)
« Il y a un caractère presque sacré dans ce qui s’est passé à Polytechnique. C’est le plus grand féminicide au Canada. Un meurtre visant des femmes est assez spécial et celui-ci était particulièrement odieux. Utiliser cela pour promouvoir des articles est dérangeant, a déploré celui qui n’a pas eu de discussion avec ce groupe. Il est difficile de discuter avec quelqu’un qui n’est pas de bonne foi.
Concernant le projet de loi C-21, le porte-parole de PolySeSouvient croit que s’il est adopté avec l’amendement, cela signifiera la fin de plus de 33 ans de lutte. « L’amendement est au cœur de ce que les étudiants de Polytechnique ont demandé en janvier 1990. Nous demandons que les armes d’assaut soient complètement interdites au Canada. Nous ne sommes pas contre les armes de chasse, mais pour un meilleur contrôle. Les armes visées par la définition ne sont pas raisonnablement destinées à la chasse.
Cette dernière a tenu à préciser qu’elle n’est pas anti gun. « Je suis pour le contrôle. C’est toujours ce que nous défendons depuis 33 ans. Nous n’avons jamais voulu retirer les fusils de chasse des mains des Canadiens. Nous sommes conscients de l’importance de la chasse.
Selon elle, le lobby pro-armes est contre le projet de loi C-21 parce qu’il perd un privilège. « Certains de leurs groupes vont s’appeler pour les droits des armes à feu. Je suis désolé, mais au Canada, ce n’est pas un droit d’armes, mais un privilège. Comme c’est un privilège de conduire une voiture, pas un droit.
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