Un républicain farouchement opposé à l’avortement révèle que sa femme a déjà eu recours à l’avortement
Mark Robinson, candidat républicain au poste de gouverneur de Caroline du Nord, a révélé ce vendredi 2 août, dans une vidéo destinée à ses électeurs, que sa femme avait déjà avorté.
C’est ce qu’on appelle un revirement. Ce vendredi 2 août, le candidat républicain au poste de gouverneur de Caroline du Nord, Mark Robinson, a diffusé un nouveau spot télévisé dans lequel lui et sa femme révèlent avoir avorté il y a 30 ans.
« Il y a trente ans, ma femme et moi avons pris une décision très difficile. Nous avons avorté », raconte Mark Robinson.
Le candidat républicain est critiqué depuis des mois par son rival démocrate et d’autres opposants pour avoir cherché à imposer des restrictions supplémentaires à l’avortement au-delà de la loi actuelle de l’État.
En Caroline du Nord, l’avortement est limité à 12 semaines de grossesse, avec des exceptions en cas de viol, d’inceste ou de mise en danger de la vie de la mère. En mai 2023, l’Assemblée générale contrôlée par les républicains a adopté un projet de loi, malgré le veto du gouverneur démocrate Roy Cooper, qui a réduit l’interdiction de la plupart des avortements après 20 semaines de grossesse à 12 semaines.
Un choix stratégique
Dans la publicité diffusée vendredi, le lieutenant-gouverneur Mark Robinson et son épouse Yolanda Hill parlent devant la caméra de l’avortement, mais révèlent peu de détails sur la procédure.
Plus tard dans la vidéo, Robinson affirme également être d’accord avec les restrictions actuelles sur l’avortement en Caroline du Nord et dit qu’il veut conserver la loi qui est déjà en vigueur.
« Pas assez responsable pour garder sa jupe baissée »
Cette publicité intervient après que le camp adverse a diffusé une vidéo controversée de Mark Robinson datant de 2019. Le 4 juin, Josh Stein, procureur général et candidat démocrate au poste de gouverneur de Caroline du Nord, a publié sur Facebook une déclaration du candidat républicain exprimant, de manière très claire, sa position sur l’avortement.
« Dans ce pays, l’avortement n’a pas pour but de protéger la vie des mères. Il s’agit de tuer l’enfant parce que vous n’avez pas été suffisamment responsable pour garder votre jupe baissée », a-t-il déclaré.
Ce vendredi 2 août, Morgan Hopkins, le porte-parole de la campagne de Josh Stein, a de nouveau invité les habitants de Caroline du Nord à « écouter tous les commentaires » tenus par Mark Robinson pour connaître « sa véritable position sur l’avortement », a indiqué la chaîne de télévision américaine NBC News.
« Mark Robinson sait que les habitants de Caroline du Nord ne peuvent pas accepter ses convictions selon lesquelles l’avortement devrait être interdit « pour quelque raison que ce soit » », a-t-il poursuivi.
Lors des primaires républicaines pour le poste de gouverneur, Robinson avait affirmé qu’il souhaitait réduire la période d’avortement à six semaines. « Nous devons faire la même chose à l’avenir, nous devons faire la même chose pour la repousser. Nous l’avons ramenée à 12 semaines. Le prochain objectif est de la ramener à six semaines et de continuer à avancer à partir de là », a-t-il déclaré en février.
Depuis le 29 juillet, l’État de l’Iowa a adopté cette interdiction, réduisant le délai légal pour avorter à 6 semaines. Il rejoint ainsi la liste des États américains qui ont sévèrement restreint l’accès à l’avortement, voire l’ont interdit, depuis la décision de la Cour suprême de 2022 annulant la garantie fédérale de l’avortement.
Depuis des décennies, le Parti républicain Robinson a fait campagne pour restreindre l’avortement à l’échelle nationale. Mais alors que le droit à l’avortement a stimulé la participation des démocrates et est apparu comme un point faible pour les républicains, l’approche de Robinson reflète les efforts continus des politiciens conservateurs pour paraître modérés sur le droit à l’avortement.
Ce changement de politique sera important pour Robinson, qui tente désormais de changer l’opinion de l’électorat sur cette question en faisant preuve d’empathie.
