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Aux Antilles, le trafic de cocaïne explose, malgré des saisies régulières

La commission d’enquête sénatoriale sur le trafic de drogue publie mardi son rapport. Il s’agira notamment des Antilles.

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Les Antilles ont longtemps été une zone de transit pour la cocaïne, elles sont désormais une zone de rebond.  (PICTURE ALLIANCE / GETTY IMAGES)

Le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur le trafic de drogue est présenté mardi 13 mai. C’est le résultat de six mois d’auditions, alors que le trafic de cocaïne explose, notamment à travers les Antilles, dont il sera question dans le rapport.

On le sait depuis longtemps : le quartier est et reste une zone de transit de cocaïne. Pourtant, les Antilles sont désormais une « zone de rebond », que ce soit par voie aérienne ou maritime. Ainsi, depuis la mise en place de contrôles systématiques des passagers en Guyane, de plus en plus de mulets embarquent depuis Fort-de-France et Pointe-à-Pitre. Et puis, avec le doublement de la production de drogue en Colombie et la relative fermeture du marché américain, davantage axé sur les drogues de synthèse, les saisies explosent.

Une infime partie de la drogue interceptée

« Depuis le début de l’année, les forces armées aux Antilles ont intercepté environ 11 tonnes de cocaïne, soit le volume intercepté pour l’ensemble de l’année 2023.dresse Clarisse Taron, la procureure de Fort-de-France. Et pourtant, je suis convaincu qu’une proportion bien plus importante de stupéfiants passe. On a en effet l’impression d’être un hamster dans un rouet. Les gens travaillent, les saisies, c’est toujours un sujet de discussion, mais ce qui est intéressant, c’est le démantèlement d’un réseau. »

Selon une estimation confidentielle des autorités, seulement entre 10 et 17 % de la cocaïne est interceptée, alors que le terrain de jeu des trafiquants est immense, avec deux États insulaires, Sainte-Lucie et la Dominique, avec lesquels la coopération est quasi inexistante, pour le transit. , et des centaines de plages pour débarquer de la drogue – dont 300 rien qu’en Guadeloupe.

Il y a enfin un projet qui inquiète particulièrement les forces de l’ordre : le hub portuaire annoncé aux Antilles pour 2025. Ce projet d’extension des ports de Guadeloupe et de Martinique pour mieux desservir les Caraïbes et l’Amérique du Sud amènera quelque 300 000 conteneurs supplémentaires chaque année. . Et potentiellement accroître le trafic de marchandises, comme les stupéfiants, vers l’Europe. « Si l’on multiplie par deux ou trois le nombre de conteneurs qui iront vers l’Amérique du Sud – Fort-de-France puis diverses destinations, on augmentera effectivement les possibilités de contrebande de cocaïne. Sachant que, pour les acteurs du fret maritime, l’important est d’aller vite, nous aurons des contradictions entre les exigences de la lutte contre les trafics et celles du commerce de flux. Nous sommes très inquiets à ce sujet. »précise Clarisse Taron à franceinfo.

De son côté, le gouvernement promet de nouveaux moyens, dont des scanners de conteneurs. Des équipements très attendus, mais insuffisants, selon une source policière haut placée, qui pointe le sous-dimensionnement des unités d’enquête anti-stupéfiants pour démanteler les réseaux.

Cammile Bussière

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