Un rapport recommande d’interdire l’utilisation des écrans aux enfants de moins de 3 ans
Vers la fin des écrans pour les enfants ? Un rapport d’expertise, commandé par l’exécutif et qui sera remis mardi 30 avril à Emmanuel Macron, recommande d’interdire l’usage des écrans aux enfants de moins de 3 ans et des téléphones portables aux enfants de moins de 11 ans.
Dans ce rapport, révélé lundi soir par plusieurs quotidiens régionaux, la commission d’experts composée de dix membres met en garde contre « la réalité de l’hyperconnexion vécue par les enfants » Et « les conséquences sur leur santé, leur développement, leur avenir »mais aussi pour l’avenir « de notre société, de notre civilisation ».
« Nous avons été choqués par ce que nous avons vu »ainsi fait savoir Amine Benyamina, professeur de psychiatrie et co-président du comité d’experts dans un entretien avec Ouest de la Franceévoquant le « stratégies pour capter l’attention des enfants » et le « des biais cognitifs utilisés pour verrouiller les enfants sur leurs écrans, les contrôler, les réengager, les monétiser ».
« C’est une économie de capture. Les parents sont quasiment hors jeu, face à un marché qui s’est imposé à la société »il ajoute. « Ce qui nous a choqué, c’est que les professionnels n’ont pas la protection des enfants comme priorité.acquiesce Servane Mouton, neurologue, neurophysiologiste et également co-présidente. Derrière les discours de façade, c’est « du business à tous les niveaux ». » Ce rapport « est une forme de guide (…). Nous ne mettrons pas un policier devant chaque domicile”a précisé M. Benyamina, invité de RTL mardi matin.
Annoncé par Emmanuel Macron en janvier, ce groupe d’experts s’est vu confier quatre axes de travail : faire émerger un constat partagé sur l’impact des écrans sur la santé physique et mentale des enfants et adolescents ; évaluer l’efficacité des systèmes de réglementation existants, en particulier le contrôle parental ; élaborer une doctrine de régulation des écrans et enfin proposer et promouvoir des outils adaptés à tous les publics, avec des approches différenciées selon les âges.
La nocivité des réseaux sociaux
Dans leurs conclusions, les experts estiment que « Les écrans ne sont pas à l’origine de troubles du développement neurologique »mais appelle « vigilance » Pour « éviter l’amplification des symptômes ». Ils évoquent notamment la nocivité des réseaux sociaux, » facteur de risque « dépression ou anxiété, en cas de « vulnérabilité préexistante ». De plus, « le niveau d’exposition des enfants » aux contenus pornographiques et violents « semble alarmant »ils écrivent.
Pour « reprendre le contrôle »ils appellent à interdire toute utilisation des écrans par les enfants de moins de 3 ans, d’ici à ouvrir, entre 3 ans et 6 ans, l’accès « très limité », « avec un contenu pédagogique de qualité et accompagné par un adulte ».
Il est nécessaire « limiter au maximum » l’utilisation des téléphones portables et des téléviseurs dans les maternités, propose en outre la commission, qui souhaite voir les ordinateurs et les téléviseurs interdits dans les crèches et les classes maternelles. Elle réclame « actions renforcées » avec des assistantes maternelles. La commission recommande également d’autoriser uniquement les téléphones portables à partir de 11 ans et les téléphones sans Internet jusqu’à 13 ans. Dès 13 ans, elle propose d’offrir un smartphone sans accès aux réseaux sociaux, puis d’ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur les réseaux sociaux. « éthique ».
Lors du discours prononcé le 18 avril à Viry-Châtillon pour dévoiler son » plan « visant à remplacer « L’autorité au cœur de la République »le Premier ministre, Gabriel Attal, avait notamment affiché son ambition de « réglementer l’usage des écrans » en souhaitant appliquer le projet de loi, adopté par le Parlement à l’été 2023, qui fixe la majorité numérique à 15 ans.