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Un rapport de Human Rights Watch dément les dénégations du Hamas concernant l’attaque du 7 octobre 2023

Au kibboutz Beeri, dans le sud d'Israël, le 17 octobre 2023, dix jours après l'attaque meurtrière du Hamas.

Au fil des mois, le tableau se précise. Le tableau général de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023, tuant 815 civils, 380 militaires et prenant 251 otages, selon un décompte de l’Agence France-Presse, et semant le chaos dans le sud d’Israël, se précise. L’armée israélienne a révélé pour la première fois, le 12 juillet, les conclusions de sa première enquête interne, concernant son échec à défendre les résidents du kibboutz Beeri. Des dizaines d’autres doivent suivre, en attendant la formation d’une commission d’enquête d’État. Le 17 juillet, l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a publié son analyse de l’assaut, neuf mois après les faits.

Ce rapport mérite d’être lu avant tout pour la précision avec laquelle il démonte le discours du Hamas, qui a tenté de diluer ses responsabilités dès les premiers jours. Un dirigeant en exil du mouvement islamiste palestinien, Saleh Al-Arouri, tué le 2 janvier à Beyrouth par une frappe israélienne, avait reconnu le 7 octobre que le Hamas menait une attaque contre des cibles militaires et cherchait à capturer des soldats. Mais il avait nié que les combattants aient délibérément tué ou blessé des habitants d’une vingtaine de localités autour de Gaza. Il avait également affirmé, malgré les preuves, que ces commandos avaient reçu pour instruction d’épargner les femmes, les enfants et les personnes âgées – sans mentionner les hommes civils.

Depuis lors, le Hamas a cherché à expliquer ces abus et la capture de civils par la  » chaos «  Les violences ont été déclenchées par l’effondrement des défenses israéliennes et l’arrivée sur les lieux d’autres groupes armés et de civils gazaouis. En réalité, HRW estime que la plupart des exactions, et les pires, ont été commises par des commandos du Hamas et d’autres factions palestiniennes qui se préparaient à un tel assaut à ses côtés et y ont pris part.

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L’ouvrage examine leur modus operandi récurrent, leur coordination, la manière dont les commandos s’en sont pris immédiatement aux civils dès leur entrée dans ces localités, dès la première heure de l’assaut. HRW y voit une preuve solide que ces groupes armés se sont rendus coupables de crimes de guerre, mais aussi, par leur caractère extensif et visiblement planifié, de crimes contre l’humanité.

« Des preuves solides »

« Human Rights Watch a constaté que les groupes armés palestiniens impliqués dans l’attaque du 7 octobre ont commis une attaque généralisée dirigée contre une population civile, répondant à la définition requise pour les crimes contre l’humanité », écrit l’organisation. Elle note en outre « Les actes criminels consistant à tuer des civils et à prendre des otages étaient tous des objectifs centraux de l’attaque planifiée, et non des actions qui se sont produites après coup, ou dans le cadre d’un plan qui a mal tourné, ou des actes isolés, par exemple uniquement du fait des actions de Palestiniens non affiliés à Gaza, et il existe donc de solides preuves d’une politique organisationnelle visant à commettre de multiples actes de crimes contre l’humanité. »

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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