un rapport d’alerte sur la crise de l’attractivité
Les ministres passent, la désaffection pour la fonction publique continue. Ce n’est pas la première crise d’attractivité qu’elle traverse, mais celle-ci est d’une ampleur inédite. Pour autant, ce désenchantement n’est pas irrémédiable et des solutions existent. C’est le constat que fait France Stratégie – un groupe de réflexion rattaché à Matignon – dans un rapport intitulé « Travailler dans la fonction publique : l’enjeu de l’attractivité », publié lundi 9 décembre. Dix-huit mois de travail couvrant les trois aspects de la fonction publique – Étatique, territoriale et hospitalière – qui permet, et c’est l’un de ses principaux apports, de dresser un panorama global des ressorts d’un malaise généralisé à l’ensemble des professions.
Augmenter les rémunérations, améliorer les conditions de travail, revaloriser les avantages notamment par rapport au secteur privé… Les pistes proposées pour améliorer une situation alarmante ne manqueront pas de rassurer les organisations syndicales, puisqu’elles correspondent à leurs revendications depuis de nombreuses années. Car le désaveu n’est pas nouveau. « Nous envoyons un message d’alerte aux décideurs car cette crise s’installe dans la durée, elle a une dizaine d’années et elle est appelée à durer », souligne Emmanuelle Prouet, coordinatrice du projet à France Stratégie. Mais nous envoyons aussi un message d’action car il existe des leviers sur lesquels nous pouvons nous appuyer, et il est important de tous les articuler. »
Les derniers ministres ont d’ailleurs tous évoqué ce manque d’attractivité pour un statut qui concerne aujourd’hui 5,6 millions de personnes. « La question de l’attractivité de la fonction publique, qui représente un emploi sur cinq en France, constitue un enjeu majeur pour les années à venir »écrivait l’ancienne ministre de la Transformation et de la Fonction publique Amélie de Montchalin, en septembre 2021.
Insatisfaction salariale
Le rapport va à l’encontre des pistes ou des réponses proposées par les ministres successifs. Alors que Stanislas Guerini, ministre entre 2022 et septembre 2024, envisageait de faciliter les licenciements des fonctionnaires et de supprimer les catégories A, B et C, France Stratégie recommande « allier garantie d’emploi et perspectives d’évolution et de progression ». Beaucoup plus récemment, plutôt que de viser « une consolidation des avantages de travailler dans la fonction publique pour en faire des arguments attractifs »Guillaume Kasbarian, aujourd’hui ministre démissionnaire, souhaitait aligner les règles d’indemnisation des salariés du public en arrêt maladie sur celles du privé.
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