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Un rapport cherche à objectiver le phénomène et prône la prévention

Un rapport cherche à objectiver le phénomène et prône la prévention

Il faut combattre la fraude sociale, car elle soustrait des ressources aux systèmes de solidarité tout en fragilisant le vivre ensemble. Mais la lutte contre le phénomène ne peut pas être vue comme une source magique d’argent qui puisse, à elle seule, couvrir les besoins de crédit de notre État providence. C’est l’un des principaux messages du Haut Conseil pour le financement de la protection sociale dans un rapport rendu public mercredi 25 septembre.

Sur un sujet propice aux postures démagogiques, cette instance présidée par Dominique Libault entend objectiver le débat de manière méticuleuse, sereine, et proposer des solutions à un problème dont les ménages ne sont pas les premiers responsables, contrairement aux idées reçues. Une expertise qui tombe à pic puisque le chef du gouvernement, Michel Barnier, a déclaré dimanche vouloir s’attaquer aux pratiques qui nuisent à la « Sécurité sociale », reprenant ainsi un slogan de son prédécesseur, Gabriel Attal.

Comme le rappelle le document publié mercredi, l’évaluation des fraudes s’apparente à un casse-tête, car elle concerne des manquements que leurs auteurs cherchent à dissimuler. Les organismes de protection sociale s’efforcent depuis plusieurs années d’identifier ce halo et de fournir des chiffres de plus en plus robustes – ou de moins en moins fragiles. En les additionnant, le Haut Conseil considère que « que la perte de revenus (…) pour la sécurité sociale est d’environ 13 milliards d’euros ». C’est un « volume théorique annuel »qui doit être considéré comme un « minoriser » (ou au minimum), notamment parce qu’il n’inclut pas l’ensemble du champ de « avantages, (…) ni tous les risques ».

Voir aussi : Fraude sociale : pourquoi il est compliqué d’en mesurer l’ampleur

Par le passé, la Cour des comptes et les parlementaires se sont penchés sur le sujet, parvenant à des résultats différents, parfois bien supérieurs. Mais les méthodes utilisées et les périmètres pris en considération n’étaient pas forcément les mêmes. Si l’on souhaite établir des comparaisons avec la fraude fiscale, la prudence est également de mise, car ce fléau donne lieu à des ordres de grandeur compris entre 60 et 80 milliards d’euros par an (voire jusqu’à 100 milliards, selon le syndicat Solidaires-finances publiques), ce qui est difficile à valider ou à nier.

Le réseau des Urssaf est la première victime de la fraude sociale, avec environ 6,9 milliards de cotisations qui seraient éludées en raison du travail dissimulé, selon le rapport publié mercredi. L’impact est également très important pour les caisses d’allocations familiales : concernant le revenu de solidarité active (RSA), les sommes indûment versées sont estimées à 1,54 milliard (et 1 milliard pour la prime d’activité). L’assurance maladie n’est pas non plus épargnée, avec des pertes qui sont estimées à 1,71 milliard, dont 340 millions imputables aux infirmières libérales.

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