Divertissement

Un rappeur condamné à trois ans de prison pour violences conjugales

Le rappeur Moha la squale a été condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis, ce vendredi 5 juillet, pour violences conjugales et menaces de mort contre d’anciennes compagnes.

Parfois « doux » et « gentil » mais capable de « devenir fou en une seconde » : Moha La Squale a été décrit comme un homme à « deux visages » devant le tribunal correctionnel de Paris. Mohammed Bellahmed, de son vrai nom, a été condamné ce vendredi à trois ans de prison par la justice. La veille, le parquet avait requis six ans de prison, dont deux avec sursis, contre l’ancienne star du rap jugée pour violences conjugales et menaces de mort sur six anciennes compagnes.

Mohamed Bellahmed, 29 ans, a déjà passé 17 mois en prison. Il était accusé d’avoir tour à tour maltraité ces jeunes femmes pendant près de cinq ans, de 2017 à 2021. Selon le représentant du procureur, les victimes ont été « cajolées » puis soumises à des violences psychologiques (insultes, remarques humiliantes), des menaces de mort et enfin des violences physiques. Des gifles, des strangulations, des étouffements avec un oreiller et des tirages de cheveux ont été rapportés.

Trois de ces jeunes femmes ont également été retenues captives par le prévenu lors des plaidoiries, a ajouté le magistrat. Mohamed Bellahmed leur avait alors confisqué leurs téléphones pour les empêcher d’appeler les secours.

Une « absence totale de remise en question »

Dans leurs témoignages, les six victimes ont insisté sur le fait que leur ancien partenaire pouvait être « affectueux » mais aussi « devenir cette autre personne, jalouse, colérique, capricieuse, impulsive, violente et paranoïaque ».

Face au « manque total d’interrogatoire » dont a fait preuve le rappeur, le procureur a requis une injonction de prise en charge psychologique à son encontre, en plus de la peine de prison. Lors de l’audience, Mohamed Bellahmed a en effet soutenu que ses accusatrices mentaient et qu’il était victime d’un « complot » de leur part.

Mercredi, il s’est perdu dans des déclarations parfois contradictoires, niant toute violence physique envers les plaignantes tout en regrettant de leur avoir « fait du mal ». Pour l’avocat d’une des victimes, Me Fabien Guilbaud, le prévenu « vit dans un monde imaginaire où les projecteurs sont braqués sur lui » et dans lequel ses accusatrices voudraient « lui retirer cette lumière pour la braquer sur elles-mêmes ».

Un homme « complètement dépassé »

L’une des jeunes femmes a déclaré qu’elle était toujours « terrifiée à l’idée de marcher dans le quartier où elles vivaient ». Elle a dit espérer « récupérer des fragments de sa vie qu’il lui a volés », tandis qu’une autre victime a dit espérer que l’accusé « aille mieux, se répare avant de nuire aux autres ».

L’avocate de Mohamed Bellahmed, Elise Arfi, a tenté de déconstruire l’image de « monstre » attachée à son client. Elle le décrit comme un homme « isolé », « complètement dépassé » par sa célébrité soudaine à 23 ans et dont la forte consommation de cannabis pourrait, selon elle, expliquer ses « sautes d’humeur ».

Elle a estimé que le lien de « contrôle » n’avait pas été démontré et que de nombreux faits reprochés ne reposaient pas sur des preuves tangibles. A l’issue des débats, la défenderesse a énuméré les prénoms des plaignants avant de déclarer : « Je voudrais m’excuser auprès (d’eux) pour le tort que j’ai pu leur causer. »

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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