Tse calmer, le film Un petit quelque chose en plus se dirige vers le chiffre extravagant de 10 millions d’entrées. Personne n’a vu le phénomène venir. Bien au contraire Comte de Monte-Cristoqui a attiré 2 millions de spectateurs en neuf jours et dont la sortie a été savamment orchestrée. Ces deux films vont animer l’été, participant chacun, à leur manière, au blockbuster français.
Cet anglicisme emprunté au vocabulaire de la guerre s’applique aux films qui « cassent la baraque », sur un modèle hollywoodien : grand spectacle, action, effets spéciaux, acteurs célèbres, budget de 200 millions de dollars. Un triomphe français, c’est tout le contraire : 6,1 millions d’euros de budget pour Un petit quelque chose en plusdu comédien Artus, au cinéma depuis 1euh Mai. Rien de spectaculaire ni d’ostentatoire à l’écran, pas de super-héros, juste une comédie généreuse où deux cambrioleurs se retrouvent dans une colonie de vacances au milieu de personnes handicapées. Un plaidoyer pour un vivre-ensemble ancré dans la France des classes populaires.
Dans un monde de brutes, le film fait du bien. C’est la clé du succès. Celle-là même qui a fait triompher les comédies Bienvenue chez les Ch’tis (20,5 millions d’entrées en 2008), Intouchables (19,5 millions en 2011 et qui sortira en salles le 31 juillet), Qu’avons-nous fait au bon Dieu ? (12,4 millions en 2014) ou La famille Bélier (7,5 millions en 2014).
Heureuse incertitude
Avec 9 millions d’entrées à ce jour, Un petit quelque chose en plus est le plus gros succès français depuis la pandémie de Covid-19, le meilleur résultat jamais enregistré pour un premier film. Les Jeux paralympiques (28 août-8 septembre) devraient l’aider à grimper plus haut, d’autant que, fin juillet, douze minutes seront ajoutées après le générique de fin. « Personne ne peut dire où le phénomène s’arrêtera, il est tellement extraordinaire. »estime Eric Marti, du site spécialisé Comscore.
La même heureuse incertitude recouvre Le Comte de Monte-Cristod’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. A ce jour 2,5 millions d’entrées, sûrement 5 millions en plein été. Après, on verra. Surtout, le modèle est nouveau. Un budget de 43 millions d’euros, le plus gros de l’année pour la France, capable de remplir sa mission : un blockbuster réussi empruntant au modèle américain (aventure, image léchée, décors grandioses, casting flamboyant autour de Pierre Niney) mais ancré dans notre terre littéraire, en l’occurrence Alexandre Dumas.
La mayonnaise franco-américaine a pris. Le film a même réussi l’exploit, sur l’influent site AlloCiné, de satisfaire à la fois spectateurs et critiques. Son arrivée sur les écrans a été ciselée comme un diamant puisque le Festival de Cannes lui a servi de rampe de lancement en mai, avec une sortie estivale et non hivernale, sans blockbuster américain à l’horizon, le vendredi 28 juin (et non un mercredi), juste avant la Fête du Cinéma et ses séances à 5 euros.
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