Un projet de mine de lithium en Auvergne reconnu « d’intérêt national majeur » par un décret
L’un des plus grands projets miniers européens de lithium, porté par le groupe Imerys dans l’Allier, a rejoint la liste des « projets d’intérêt national majeur », synonymes de procédures de mise en œuvre accélérées, selon un décret publié dimanche 7 juillet dans Journal officiel.
Ce projet d’ouverture d’une mine de lithium à Echassières s’inscrit dans la stratégie mise en œuvre par la France pour s’affranchir de sa dépendance aux importations du précieux métal, notamment chinoises. La production de batteries au lithium pour voitures électriques est un élément clé de la transition énergétique, alors que les véhicules thermiques seront interdits à la vente dans l’Union européenne à partir de 2035.
Selon Imerys, le projet, baptisé Emili, vise à produire le lithium nécessaire à la fabrication des batteries de plus de 700.000 véhicules pendant vingt-cinq ans à partir de 2028. Un débat public lancé en mars sur les impacts environnementaux et socio-économiques du projet doit s’achever le 31 juillet, selon la Commission nationale du débat public (CNDP).
Création de 500 emplois directs et 1 000 emplois indirects
Imerys estime que son projet, décrit comme « le plus important projet minier de France métropolitaine depuis plus d’un demi-siècle »générerait 500 emplois directs et 1 000 emplois indirects.
Le statut de « grand projet d’intérêt national », créé par la loi industrie verte d’octobre 2023, permet aux projets industriels importants pour la transition écologique ou la souveraineté nationale de bénéficier de mesures d’accélération ou de dérogations administratives.
Ce statut a été accordé ces derniers jours à un projet d’usine de recyclage moléculaire de plastiques de l’entreprise Eastman en Seine-Maritime ; à un site de production de minerai de fer réduit et d’hydrogène de l’entreprise Gravithy à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) ; ainsi qu’à une méga-usine de panneaux photovoltaïques au carbone dans le grand port maritime de Marseille.
À l’échelle mondiale, en 2022, 47 % du lithium extrait provenait d’Australie – principalement vendu à des entreprises de transformation chinoises –, 30 % du Chili et 15 % de Chine. En Europe, seul le Portugal produit du lithium, ce qui représente 0,5 % de la production minière mondiale en 2022, selon les données de l’Institut géologique américain USGS.
En mai, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a déclaré craindre « des tensions » concernant l’approvisionnement mondial en minéraux et métaux essentiels à la transition énergétique, a encouragé une augmentation des investissements miniers afin que la planète puisse limiter son réchauffement à 1,5°C d’ici la fin du siècle.