un projet à 100 millions d’euros au plus fort d’une fréquentation exponentielle
De toutes les gares régionales, Bordeaux Saint-Jean est de loin la plus fréquentée. La nécessité de redimensionner les équipements est essentielle. Après deux années d’études, un comité de pilotage réunissant Bordeaux et sa Métropole, la Région, l’Etat, l’Europe et SNCF Gares & Connexions a officiellement lancé le 24 mai dernier le projet de modernisation du pôle d’échanges multimodal (PEM) depuis Bordeaux Saint-Jean. Baptisée « Grande gare de Bordeaux », elle est actuellement soumise à consultation publique.
L’an dernier, 28 millions de personnes, dont 23 millions de voyageurs, ont visité la gare Saint-Jean. Cela représente une augmentation de 8,5% par an chaque année depuis dix ans. Un afflux que SNCF Gares & Connexions n’envisageait qu’à l’horizon 2030. Cette croissance doit beaucoup à l’ouverture de la LGV vers Paris en 2017, mais s’explique aussi par un recours accru aux TER (+6%), qui représentent à eux seuls près des deux tiers. des 400 trains en circulation quotidiennement.
28 millions d’utilisateurs
D’ici 2028 et le déploiement du RER métropolitain (plus précisément Service express régional métropolitain ou Serm), ce sera « un train toutes les demi-heures », rappelle Renaud Lagrave, vice-président de la Région, tandis que, à partir de 2026, Franck Dubourdieu, directeur du TGV Atlantique, annonce une augmentation de l’offre de 10 % sur les lignes TGV Atlantique reliant Paris au Sud-Ouest, soit 1,5 million de places supplémentaires par an. Ajoutons que, parallèlement, les bus express de la métropole bordelaise disposeront de sept lignes pour compléter la soixantaine de bus régionaux au départ de la gare : « 10 millions d’usagers supplémentaires » emprunteront la place de la gare en 2030, prédit Christine Bost, présidente de Bordeaux Métropole.
Problème, alors que Bordeaux Saint-Jean dispose de trois accès, le hall 3, inauguré en 2017, dans le quartier Belcier, n’attire que 20 % de cette fréquentation. Résultat, côté Saint-Jean, l’afflux de véhicules, deux-roues motorisés, vélos et autres scooters rend l’accès à la gare de plus en plus compliqué, même si de nombreux bus et deux lignes de tramway assurent le service. .
«Dix millions d’usagers supplémentaires» arpenteront le parvis de la gare en 2030
« Les places sont devenues beaucoup trop étroites », euphémise Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, quand, sous terre, les trois tunnels, dont un seul traverse Belcier, et leurs couloirs reliant les halls 1 et 2 frisent la saturation.
Construction d’une passerelle
Pour cette gare qui n’a plus seulement une envergure régionale mais « nationale, voire internationale », note Christine Bost, les enjeux majeurs de SNCF Gares & Connexions, qui assurera la maîtrise d’œuvre, sont de « s’adapter aux flux et à l’évolution des usages ». » tout en « optimisant l’accessibilité » à ce qu’Anne-Laure Téchené, chef de projet, qualifie de « grande boîte à flux ». Avec la contrainte que l’ancienne gare du Midi, construite en 1855, est classée monument historique et se situe dans un environnement dense. milieu urbain, côté Saint-Jean, tandis que, au sud, l’opération d’intérêt national (OIN) Euratlantique prévoit l’arrivée de 13 000 habitants et 20 000 emplois d’ici 2032 à Belcier. Elle s’appuie donc sur les structures existantes que le Bordeaux Grande. Le projet de gare doit être réorganisé.
La première piste envisagée pour améliorer la circulation des usagers entre les deux stations de la gare et « renforcer l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite » serait la création d’une passerelle aérienne à l’extrémité sud de la verrière. S’étendant sur l’ensemble des voies, il ferait 9 mètres de large et desservirait tous les quais par des escaliers et ascenseurs fixes et mécaniques. Compte tenu de « son efficacité, de ses contraintes, de son coût et de son impact sur le trafic », la chef de projet de la SNCF se dit « convaincue que c’est le choix le plus efficace ».
Parallèlement, en sous-sol, afin d’atténuer la concentration sur le tunnel sud, un tunnel longitudinal serait créé pour relier les halls 1 et 2 et permettre une meilleure connexion avec les quatre tunnels desservant les voies. Il permettra d’éviter les changements de niveau actuels pour accéder aux souterrains les plus au nord de Saint-Jean. En retrait, le projet d’étude prévoit le prolongement du couloir de service actuel en une vaste galerie offrant davantage d’espace au public.
Une meilleure circulation passerait également par l’élargissement des escaliers et des rampes d’accès aux voies. Avec la difficulté que certains quais disposent de « postes limitant les options ».
Si les premiers aménagements sont attendus dès l’année prochaine, la réalisation globale du projet, estimée à 100 millions d’euros, est prévue jusqu’en 2030. Pour l’instant, l’heure est à la consultation publique. Jusqu’au 11 octobre, tout utilisateur du site peut partager ses propositions (1) pour « améliorer le projet », à partir de questionnaires thématiques ou de simples avis sur le projet présenté.
(1) participation-grande-gare-de-bordeaux.fr