« Tu n’as pas honte de jeter le monde enseignant aux oubliettes ? Pourquoi tu mens ? Tu sais qu’on ne travaille pas 24 heures sur 24 ! » La vidéo de cette intervention est courte et on voit Nicolas Sarkozy saisi par cet éclat, auquel il ne répond pas. Le syndicaliste affirme les chiffres du ministère de l’Éducation nationale qui parlent de 43 heures par semaine de travail effectif. Quelques mots de l’ancien chef de l’Etat : « Si tu veux nous déranger… Et mon garçon ! Au revoir » Fin de la discussion qui n’aura pas lieu ce vendredi dernier à la librairie Arcadia, à Saint-Barnabé (12e arrondissement de Marseille).
Un droit de réponse
Sébastien Fournier, enseignant dans les quartiers nord de Marseille, raconte à France Bleu Provence les coulisses. « Nous l’avons accédé tout simplement en achetant son livre. Au moment de la signature, j’avais envie d’engager une discussion. Et elle n’a pas eu lieu car je lui demandais de répondre à des vérités. Et donc au bout de 40 secondes, J’ai été discrètement exfiltré par ses services de sécurité. Lorsqu’on souligne le ton très direct de son intervention, le co-responsable du syndicat Snuipp-FSU dans les Bouches-du-Rhône évoque « un droit de réponse légitime. Il a également tenu des propos très directs et il ne s’est pas préoccupé de notre réaction. Les gens sont choqués. Nous avons répondu au même niveau que lui. » Sébastien Fournier souligne qu’il n’a pas été impoli. La petite délégation a offert le livre d’un collègue de Martigues, Frédéric Grimaud : « Enseignants : les nouveaux prolétaires ». Pas sûr que Nicolas Sarkozy en fasse son livre de chevet.
Dans son appel à manifester le 5 décembre, le syndicat fait référence à cette vidéo « relayé plusieurs dizaines de milliers de fois » sur les réseaux sociaux, « la preuve qu’il résonne avec le ressenti de toute une profession. »