Un procédé révolutionnaire de lutte contre les incendies développé en Lot-et-Garonne

Les « quatre mousquetaires de l’environnement » ont présenté jeudi un procédé qui permet d’arrêter ou d’éteindre un incendie. Ce produit breveté, 100% biodégradable, a été développé en Lot-et-Garonne.
Alors que la fumée des méga-incendies du Canada plonge New York dans une fumée irrespirable, un procédé révolutionnaire pour éteindre les incendies ou stopper leur propagation est mis sur le marché par « les quatre mousquetaires de l’environnement » comme ils se nomment entre eux. « Ils » sont les deux Lot-et-Garonnais Henri Anicet et Marc Lanciaux, l’Italien Antioco Flore et Sandro Calvani, ancien haut diplomate de l’ONU devenu conseiller du roi de Thaïlande. Ils sont les seuls au monde à développer cette poudre magique.
Jeudi matin à l’Agropole, la technopole de l’Agenais, ils ont présenté leur innovation baptisée Extinfires. Dans l’après-midi, à deux pas du chantier Camélat, sur la commune du Passage d’Agen, ils ont effectué une démonstration spectaculaire devant les partenaires et les pompiers du Service Départemental d’Incendie et de Secours de Lot-et-Garonne (SDIS 47).
En 2007, le gel anti-incendie de Marc Lanciaux a duré 2 heures
Des palettes dévorées par les flammes ont été aspergées de cette poudre magique diluée dans de l’eau – « Solid water » pour reprendre l’expression des designers
. Incendie éteint. Il a fallu 20 fois moins d’eau pour cela que les pompiers. Une voiture et une cabane en bois revêtues d’Extinfires ne brûlent pas. Mieux, la voiture et l’habitacle restent intacts. Il y avait juste un coup de nettoyeur haute pression pour les remettre exactement comme avant. Impressionnant. Il suffit donc d’enduire le bien à protéger d’Extintfires pour qu’il reste à l’abri des flammes pendant 48 heures. Il peut également permettre de créer un pare-feu durable sur le couvert végétal.
« Aujourd’hui pour éteindre l’incendie, les pompiers utilisent de l’eau ou un retardateur chimique pour ralentir la progression des flammes », ajoute Henri Anicet. Là, on peut réaliser une véritable barrière coupe-feu, totalement étanche. Ça ne passe plus. Il est emprisonné, anéanti ».
Marc Lanciaux avait déjà inventé le principe du « fire gel » en 2007. « Le produit n’a duré que deux heures, précise Henri Anicet. Il est maintenant de 48 heures. Ce nouveau gel a un fort pouvoir extincteur et retardateur de flamme. Il consomme moins d’eau. De plus, le produit, à base de fécule de pomme de terre, est 100% biodégradable. Le brevet est déposé, « mais encore à l’abri des regards du monde », sourit Henri Anicet.
Il indique au passage qu’en 2022 les incendies de forêt étaient responsables de 15% des émissions de CO2 sur la planète. En 2023, compte tenu des récents incendies au Canada, « ce n’est plus 15%, c’est 19% ». Et de souligner les prévisions pour 2025 : « 25 % ».
Le projet qui a permis de relancer le « gel de feu » de Marc Lanciaux, poursuit-il, est un projet, également porté par les quatre partenaires, d’un nouveau puits de carbone végétal avec du miscanthus « une plante dite « herbe à éléphant ». aux multiples propriétés « Mais elle ne pourra pas voir le jour tant que nous n’aurons pas résolu de sauver les puits de carbone végétaux que sont les forêts, c’est-à-dire tant que nous n’aurons pas gagné la guerre du feu… » Et de l’eau.
Les pompiers ne savent pas aujourd’hui comment projeter ce produit
Présent sur les lieux de la manifestation, le colonel Tournay, le chef des sapeurs-pompiers du Lot-et-Garonne, a relevé « l’efficacité certaine de ralentissement et de protection » du produit. « La manifestation ne souffre d’aucune ambiguïté », a-t-il commenté. Cependant, il s’interroge sur la mise en place du système.
« Nous, les sapeurs-pompiers, sommes potentiellement intéressés, sauf que nous ne savons pas comment le projeter aujourd’hui car ce produit est visqueux. Si, demain, on peut le projeter, cela nous permettrait d’éviter de sortir des camions de l’incendie pour protéger les maisons ». Lors des incendies de Landiras, l’été dernier, une grande majorité des moyens mobilisés ont été dédiés à la protection des points sensibles et un peu moins à l’attaque du feu.
Le colonel Tournay y voit une autre utilisation possible. Dans le sud-est de la France, ceux qui ont une maison en pleine forêt sont priés d’avoir une pompe à moto pour puiser l’eau de la piscine et de s’équiper d’une lance pour pouvoir se défendre. contre le feu. La solution Lot-et-Garonne permettrait de créer un kit individuel de protection de l’habitat pour créer un périmètre autour de la maison et aussi de blanchir la maison ».
Une fois mélangée à l’eau, la solution se transforme en gel et assure une action filmogène et de protection thermique à fort pouvoir de rétention d’eau.