Dans le jardin de François Gaudissard, au milieu des fleurs et des petits arbustes, se niche un singulier seau en plastique rempli d’eau. Il ne s’agit ni d’un réservoir pour les plantes, ni d’une gamelle pour abreuver un animal domestique, mais d’un piège à larves de moustiques tigres. Il y a deux ans, le jeune retraité récemment installé dans le centre-ville de Pessac (Gironde) s’est vite retrouvé dépassé par leur nombre. Nous ne pouvions plus profiter du jardin « , résume-t-il.
François Gaudissard s’est ensuite inscrit à une formation sur la lutte contre le moustique tigre, créée en 2022 par la ville de Pessac sur proposition du budget participatif, signe de l’ampleur de la nuisance dans la commune. Après quelques heures d’explications sur les particularités de l’insecte, aux côtés d’une quarantaine de riverains participants, il est rentré chez lui avec trois pièges à larves – des seaux en plastique transparent sur lesquels sont posées des lattes de bois pour que les femelles viennent pondre leurs œufs – et la mission de faire des relevés toutes les trois semaines. « Au début de la saison, j’ai compté environ 200 larves. Puis très vite, ce fut 1 500. »
Présent dans toutes les régions
A l’instar de Pessac, plusieurs communes de la métropole bordelaise ont entrepris ces dernières années des actions de sensibilisation auprès des habitants sur la présence massive du moustique tigre et sur les moyens à disposition pour réduire ses effets néfastes. Cet insecte invasif originaire d’Asie du Sud (Aedes albopictus, (de son nom scientifique) s’est implanté en France il y a une vingtaine d’années grâce au commerce international, en pondant ses larves dans les chambres à air des pneus. Il a depuis progressivement colonisé toutes les régions de l’Hexagone, jusqu’à la Normandie, comme l’a annoncé l’Agence régionale de santé compétente en mars dernier.
Bien que son arrivée ne soit pas directement liée au changement climatique, l’augmentation soutenue des températures a favorisé sa propagation vers le nord de l’Europe. La chaleur contribue également à prolonger la durée de vie de la femelle, responsable des piqûres pour satisfaire ses besoins en protéines avant de pondre ses œufs. Ce moustique principalement urbain a la particularité de pondre ses larves dans de très petites quantités d’eau, présentes dans les bouches de gouttières ou les coupelles de pots de fleurs, par exemple. Cela en fait un prédateur privilégié dans les jardins privés ou les cimetières.
Or, « Maintenant que le moustique tigre est là, nous ne pourrons plus l’éliminer complètement », « Nous avons besoin d’une équipe de professionnels pour faire face à cette situation. Nous … pour faire face à cette situation. Nous avons besoin d’une équipe pour faire face à cette situation. Nous avons besoin d’une équipe pour faire face à cette situation. Nous avons besoin d’une équipe pour faire face à cette situation. Nous avons besoin d’une équipe pour faire face à cette situation. Nous avons besoin d’une équipe pour faire face à cette situation. Nous avons besoin d’une équipe pour faire face à cette situation. Nous avons besoin d’une équipe pour faire face à cette
Moustique vecteur du virus
Au-delà des nuisances provoquées par ses piqûres, son arrivée sur le continent européen pose un problème de santé publique. Le moustique tigre est en effet capable de véhiculer certains virus, appelés arbovirus, comme ceux de la dengue, du chikungunya et du Zika. « Ces maladies, assez bénignes dans 99 cas sur 100, sont néanmoins désagréables ; elles peuvent provoquer de la fièvre et de fortes douleurs musculaires, précise l’épidémiologiste Antoine Flahault. Comme la grippe, bien qu’elle tue 1 personne sur 1 000, elle devient beaucoup plus mortelle si toute la population est infectée. « Et prendre en charge autant de patients pourrait submerger un système de santé déjà en difficulté.
Entre 2022 et 2023, le nombre de cas de dengue importés recensés en France métropolitaine, c’est-à-dire de voyageurs infectés revenant de zones à risque, a été multiplié par sept. Depuis le début du printemps 2024, saison à partir de laquelle les moustiques tigres sont actifs, Santé publique France a recensé plus de 3 000 cas. « Ces chiffres sont dus en partie à la prise de conscience de cette menace et à un biais de déclaration », tempère Basile Chaix, épidémiologiste et directeur de recherche à l’Inserm.
Mais l’augmentation des cas importés, combinée à celle de la population de moustiques tigres, peut aussi être à l’origine de transmissions dites « autochtones ». « Si les voyageurs reviennent avec le virus dans le sang et que le moustique tigre est présent à l’arrivée et les pique, le virus pourrait être retransmis localement », explique Louis Lambrechts, responsable de l’unité Interactions virus-insectes à l’Institut Pasteur. La première transmission en France métropolitaine a été enregistrée en 2022. L’année suivante, neuf foyers de contamination autochtone ont été recensés, dont le premier en Île-de-France, dans le Val-de-Marne.
À court terme, la menace posée par ce moustique reste toutefois limitée, précise Antoine Flahault, grâce à la baisse des températures en hiver. « Le moustique tigre ne peut pas être actif lorsqu’il gèle, ce qui limite l’expansion de sa population », il explique, bien qu’il reconnaisse la possibilité de l’apparition de « petites épidémies localisées » à l’avenir.
Surveillance de l’ARS et responsabilité individuelle
Cette menace a poussé les autorités sanitaires à organiser une surveillance accrue de la circulation et de l’évolution de ce moustique. En Gironde, Altopictus a par exemple posé 68 pièges à ponte dans le département cette année. L’opérateur collecte également les signalements des citoyens, sous forme de photos envoyées sur une plateforme en ligne, particulièrement utiles pour détecter de nouvelles colonisations de communes par le moustique tigre. En 2023, sur 395 signalements, Altopictus en avait ainsi recensé 52 dans des communes non réputées colonisées.
Des opérations de démoustication peuvent également être menées lorsqu’il existe un risque de foyer épidémique, autour de la zone où vit une personne malade. Cependant, le traitement chimique à grande échelle n’est pas la méthode privilégiée pour lutter contre le moustique tigre car il ne tue que les populations adultes, il ne réduit donc pas la nuisance, et peut affecter d’autres insectes. Enfin, les ARS ont pour mission de sensibiliser et de former le plus grand nombre, des collectivités aux travailleurs des zones de transit comme les ports et les aéroports, en passant par le grand public et les structures sensibles comme les hôpitaux.
Mais c’est à l’échelle individuelle que le combat se mène. « Pour réduire la présence du moustique tigre, nous devons supprimer tous les points d’eau de nos lieux de résidence », résume Aurélie Dupeyron. Selon l’ARS, plus de 80 % des gîtes larvaires, c’est-à-dire les lieux où les femelles pondent leurs œufs, sont situés sur des propriétés privées et sont créés par l’homme. « Chacun doit prendre soin de son jardin » explique François Gaudissard, qui peut désormais dîner dehors, entouré de ses fleurs.
« La lutte contre le moustique tigre est aussi une belle occasion de mieux connaître son quartier et de créer du lien social » Le Pessacais plaisante. Suite à sa formation, il a organisé un « apéro moustique » avec ses trois voisins pour partager avec eux ce qu’il avait appris là-bas. Deux d’entre eux ont à leur tour investi dans des pièges à larves peu coûteux et peuvent à nouveau profiter de leur jardin.
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Les bonnes actions à entreprendre
Le moustique tigre se développe dans les réserves d’eau stagnante. Pour lutter contre sa propagation, il faut éliminer les réservoirs d’eau présents dans les jardins, comme les coupelles sous les pots de fleurs ou encore les bouchons de bouteilles inversés, et entretenir les gouttières.
Les pièges à larves sont disponibles dans le commerce à partir de 20 €. peu encombrant et nécessitent peu d’entretien : il suffit de changer régulièrement l’eau du seau.
Pour éviter les piqûres, il est recommandé de porter des vêtements amples et de couleur claire, et utilisez régulièrement des répulsifs cutanés.
Tout le monde peut enfin signaler la présence d’un moustique tigre sur une plateforme en ligne de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).