« Un premier tour » : la gauche prête à un long bras de fer avec Emmanuel Macron après la nomination du nouveau Premier ministre
Avec près de 150 rassemblements prévus samedi, la gauche espère se mobiliser fortement pour dénoncer la nomination de Michel Barnier, venu de la droite, par Emmanuel Macron comme Premier ministre.
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Deux mois jour pour jour après le second tour des législatives, une journée de mobilisation nationale est annoncée pour le samedi 7 septembre. Avec un mot d’ordre : « Contre le coup d’État d’Emmanuel Macron ». L’appel avait été lancé le 26 août, lorsque le président avait officiellement écarté l’option de Lucie Castets pour Matignon, la candidate du Nouveau Front populaire. Et depuis la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, la gauche veut s’engager dans un long bras de fer avec Emmanuel Macron.
Près de 150 marches et rassemblements auront lieu samedi dans toute la France selon le syndicat étudiant, à l’origine de ces manifestations, avec une trentaine de syndicats et associations qui ont également appelé à manifester. Des partis politiques aussi : communiste, insoumis et écologiste. Pas les socialistes, mais ils disent comprendre et soutenir les manifestants. Certains seront là « à titre personnel ».
« Ce n’est que le premier tour »prévient un élu communiste de premier plan. Il faut dire que la rentrée sociale est déjà chargée, l’Union Syndicale Lycéenne menaçant de bloquer les établissements pour dénoncer la nomination « illégitime » par Michel Barnier, la manifestation des enseignants le mardi 10 septembre, et une journée de grève interprofessionnelle le 1er octobre, date du début des débats budgétaires.
« Ces mobilisations seront couplées à notre combat à l’Assemblée »ajoute un député frondeur, avec la motion de censure en vue pour tenter de renverser le gouvernement du nouveau Premier ministre. Les quatre partis du Nouveau Front Populaire annoncent qu’ils voteront pour. Mais « Pour que la censure passe, il faudrait rallier les macronistes »note un socialiste pro-NFP qui espère que la pression de la rue aidera.
Au sein de la coalition de gauche, on y croit d’autant plus qu’on a vu que dans le camp présidentiel, l’accueil réservé à Michel Barnier est plus que mitigé, voire glacial.
La gauche veut vraiment donner le ton avec ces manifestations de samedi. C’est tout l’enjeu, mais le pari est risqué, prévient un socialiste, pas convaincu par l’initiative. « S’il n’y a pas beaucoup de monde dans la rue, cela se retournera contre nous. »insiste-t-elle. De plus, elle se méfie de l’image que cela va renvoyer de la gauche, pas fan de ce qu’elle appelle « La stratégie du chaos de LFI ».
Un dirigeant de La France Insoumise ne partage pas cet avis. En nommant Michel Barnier, Emmanuel Macron « confirme son coup d’État avec le soutien de l’extrême droite », elle a dit. Il y a de quoi, selon elle, raviver la colère et donner un nouvel élan à cette journée de manifestations. Il en va de même pour les communistes. Un proche de Fabien Roussel est convaincu que « La mobilisation sera massive. » Pour lui, la trêve olympique est bel et bien terminée.