Les nouvelles les plus importantes de la journée

Un premier projet de mini réacteur nucléaire en France

Un premier projet de mini réacteur nucléaire en France
L'usine du producteur d'alcool et de sucre Cristal Union à Bazancourt (Marne), le 3 décembre 2014.

Des mini réacteurs nucléaires pourraient voir le jour en France. Mais pas forcément pour injecter de l’électricité dans le réseau, mission déjà accomplie par la cinquantaine de grands réacteurs du groupe public EDF, qui compte aussi en construire davantage.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Près de 10 000 embauches en France pour 2024 : EDF rappelle la question « cruciale » du recrutement

Comme d’autres start-up, Jimmy Energy s’intéresse davantage à un nouveau marché. Si cette petite entreprise parisienne souhaite concevoir une maquette, c’est précisément pour fournir de la chaleur bas carbone, en circuit court.

Ses clients potentiels : des usines qui consommaient jusqu’à présent du gaz pour leurs processus industriels, l’une des énergies fossiles responsables du changement climatique. L’entreprise revendique un « une solution qui répond aux enjeux de la décarbonation »soulignant que le secteur industriel génère chaque année près d’un cinquième des émissions totales de gaz à effet de serre en France.

Décarboner en priorité

Cette entreprise d’environ soixante-dix salariés doit son nom à un personnage de dessin animé, Jimmy Neutron. Plus sérieusement, il est le premier, en France, à avoir annoncé, le 29 avril, près de trois ans et demi après sa création, le dépôt d’une demande d’autorisation de création d’un projet commercial SMR – l’acronyme anglais de « petit réacteur modulaire ». ». Demande reçue le 3 mai par le ministère de la Transition écologique.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Relance du nucléaire : les avertissements de l’Autorité de sûreté

Après démarchage, le porteur du projet avance l’hypothèse d’un premier SMR à Bazancourt (Marne), une commune d’environ 2 000 habitants. Il s’agirait de fournir de la chaleur à une usine de Cristal Union. La distillerie de ce groupe agro-industriel est déjà classée Seveso « seuil haut », pour les risques d’accidents majeurs. Elle produit de l’alcool pour les cosmétiques, les spiritueux, ou encore pour les entreprises pharmaceutiques ou chimiques. Ce site industriel doit être décarboné en priorité, selon le gouvernement : il figure, dans le pays, parmi les cinquante plus gros émetteurs de dioxyde de carbone.

Cristal Union dit explorer « toutes les voies possibles »y compris l’atome. « Aucun accord n’a été signé » pour le moment, tempérez le groupe. Aujourd’hui, elle utilise le gaz pour la majorité de ses besoins en vapeur. Elle utilise également la biomasse, une énergie renouvelable.

Une date encore très hypothétique

La technologie dite « HTR », celle d’un réacteur haute température, peut atteindre jusqu’à 450°C. « Cette technologie existe déjà »» précise le co-fondateur de « Jimmy », Antoine Guyot, citant des expériences en Chine et au Japon. Le polytechnicien de 30 ans n’était pas destiné au nucléaire. Sa compagne, Mathilde Grivet, qui a étudié à HEC non plus. Jusque-là, tous deux travaillaient comme consultants dans un cabinet de conseil spécialisé en informatique, Eleven Strategy. Porte-parole de l’association antinucléaire Robin des bois, Jacky Bonnemains les voit comme « chasseurs de bonnes affaires ».

Il vous reste 47,73% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Quitter la version mobile