Sous le feu des critiques pour sa nouvelle loi sur l’immigration, le Royaume-Uni a expulsé son premier demandeur d’asile vers le Rwanda, dans le cadre d’un programme volontaire en faveur des migrants déboutés de l’asile, ont rapporté mardi 30 avril les médias britanniques.
Il y a une semaine, le parlement britannique a adopté une loi très controversée permettant aux migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni d’être expulsés vers le Rwanda. Le gouvernement conservateur de Rishi Sunak prévoit de commencer les expulsions dans ce cadre d’ici juillet.
Mais lundi, un homme a quitté le Royaume-Uni, acceptant d’être expulsé vers le Rwanda après que sa demande d’asile ait été rejetée à la fin de l’année dernière. Cet homme, qui serait originaire du continent africain, voyageait à bord d’un vol commercial, selon le Soleil. Il a accepté d’être expulsé vers le Rwanda et de recevoir en échange une indemnité pouvant aller jusqu’à 3 000 livres sterling (environ 3 500 euros), ont indiqué des sources gouvernementales, selon le ministère. Fois.
Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), le ministère de l’Intérieur britannique n’a pas confirmé cette information. « Nous sommes désormais en mesure d’envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda dans le cadre de notre partenariat pour la migration et le développement économique »a toutefois déclaré un porte-parole du gouvernement. « Cet accord permet aux personnes sans statut d’immigration britannique d’être relocalisées vers un pays tiers sûr où elles seront aidées à reconstruire leur vie »» a ajouté cette source.
Le gouvernement espère expulser 5 700 demandeurs d’asile d’ici la fin de l’année
Le gouvernement britannique a déclaré mardi qu’il espérait expulser vers le Rwanda » d’ici la fin de l’année « un groupe déjà identifié de 5 700 demandeurs d’asile, après l’adoption de sa loi controversée destinée à décourager les traversées illégales de la Manche. Ils ont été sélectionnés parmi plus de 57.000 personnes arrivées illégalement au Royaume-Uni via la Manche entre début janvier 2022 et fin juin 2023, selon un comptage de l’AFP basé sur des chiffres officiels.
Ce projet d’expulsion de migrants vers le Rwanda avait été annoncé il y a deux ans par Boris Johnson, alors Premier ministre, mais avait été bloqué par la Cour européenne des droits de l’homme, puis des recours en justice et une longue bataille. plusieurs mois au Parlement. Soutenue par un nouveau traité entre Londres et Kigali, la nouvelle loi vise à expulser les migrants arrivés illégalement, d’où qu’ils viennent, vers le Rwanda, qui examinera leur demande d’asile. Quelle que soit l’issue de cette affaire, ils ne pourront pas retourner au Royaume-Uni.
Le texte stipule que le Rwanda est un pays sûr et prévoit que le gouvernement pourra passer outre d’éventuelles injonctions de la Cour européenne des droits de l’homme visant à empêcher les expulsions. De l’ONU aux églises chrétiennes, les appels se sont multipliés pour exhorter le Royaume-Uni à abandonner son projet. Ces derniers jours, l’Irlande a affirmé être confrontée à un afflux de migrants en provenance du Royaume-Uni, en accusant la politique migratoire de son voisin.
Le gouvernement conservateur de Rishi Sunak a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité, espérant regagner des points dans les sondages face au parti travailliste. L’annonce de cette première expulsion vers le Rwanda intervient à deux jours des élections locales en Angleterre et au Pays de Galles, où les conservateurs risquent de subir de lourdes pertes.