Un pompier vétéran de Normétal : « On va se battre jusqu’au bout ! » | Feux de forêt 2023

L’arrivée d’une équipe de spécialistes des feux majeurs du Nouveau-Brunswick est grandement appréciée par les pompiers de la SOPFEU et aussi par les pompiers de Normétal qui combattent le feu de forêt depuis maintenant une semaine.
Ils ne nous auront pas, c’est sûr. Nous nous battrons jusqu’au bout !
lance avec conviction Antoine Baillargeon, 71 ans, qui est sorti de sa retraite pour venir en aide à ses collègues pompiers de Normétal, d’autres localités de l’Abitibi-Ouest et de la SOPFEU qui peinent jour et nuit, peinant fort pour des quarts de travail de 12 à 14 heures, à sauver la village.
Au plus fort des flammes cette semaine, M. Baillargeon avait cependant peur que ce soit la fin pour Normétal.
» Quand nous avons été évacués, je ne m’attendais pas à revenir. Mais les gars ont fait du bon boulot. »
125 feux sont toujours actifs au Québec. La situation reste critique, mais s’améliore dans plusieurs régions, notamment grâce à des renforts extérieurs. En Abitibi, une cinquantaine de pompiers du Nouveau-Brunswick prennent la relève de la SOPFEU. Reportage de Marie-Josée Paquette-Comeau.
Même si le village tient bon, Antoine Baillargeon prévient les citoyens de Normétal, évacués depuis le week-end dernier, que le paysage de leur petit coin de pays aura bien changé à leur retour.
Ils ne se reconnaîtront pas, le changement sera radical. Il y a des tranchées tout autour du village. Et tout est brûlé
fait-il remarquer.
Bien que l’avenir de Normétal soit encore incertain, Antoine Baillargeon demeure convaincu que le village résistera, considérant ces renforts arrivés du Nouveau-Brunswick. Oui, définitif, 100 % confiant !
s’exprime celui qui est pompier depuis 45 ans.
Super héros !
M. Baillargeon et ses collègues peuvent maintenant prendre un repos bien mérité, maintenant qu’une escouade de 74 pompiers, 54 du Nouveau-Brunswick et 20 du Québec, ont pris le relais pour lutter contre l’incendie qui menace Normetal.
Il reconnaît que lui et ses hommes sont assez fatigués, pour ne pas dire épuisés. « Ce sont des super-héros ! » s’exclame-t-il. Moi, retombe dans le rôle, on est là pour entraîneur, alors c’est l’adrénaline qui nous porte. Normétal est mon village d’adoption, je suis natif du Lac Saint-Jean. Je serai le dernier à partir, ils n’auront pas le village, c’est sûr. »
On sent qu’Antoine Baillargeon a beaucoup d’estime pour ses confrères pompiers. Il faut le voir pour le croire, dit-il. Bien sûr, beaucoup de gens ne nous croiront pas, mais quand ils rentreront, quand ils feront le tour, ils diront : oui, ces gars-là ont travaillé pour faire vivre le village.
– Avec les informations de Jean-Marc Belzile et Frédéric Pépin
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