En larmes et abasourdi, Nicolas M., 39 ans, a été reconnu coupable d’homicide involontaire de sa collègue Alice Varetz et de mise en danger d’autres fonctionnaires par maniement dangereux d’armes de 2015 à 2018.
Le tribunal a ordonné l’aménagement de son année de prison. Lors d’une audience très émouvante début février, le parquet a requis trois ans de prison contre l’ancien casque bleu.
« Fourrier » au commissariat de Saint-Denis, à ce titre responsable des entrées et sorties du matériel de l’armurerie, Nicolas M. avait une réputation de tête brûlée avec les armes à feu.
Régulièrement, le policier s’amusait à pointer des armes sur certains collègues ou à jouer devant eux avec ses pistolets sans sécurité, en leur assurant : « le coup ne partira pas, le coup ne partira pas. »
« C’est un comportement que j’ai reproduit »
Mais le 20 mars 2018, quelques minutes avant 22 heures, l’arme a explosé. A l’audience, le prévenu a reconnu les faits mais a tenté de les minimiser en pointant du doigt le laxisme, répandu selon lui au sein de la police, en ce qui concerne les règles de sécurité dans le maniement des armes.
« Ce n’est pas un comportement que j’ai inauguré au sein de la police, c’est un comportement que j’ai reproduit. Je suis conscient de la bêtise que cela implique», a expliqué, bouleversé, ce père de deux enfants, licencié de la police à la suite de ce drame.
Au soir des faits, Nicolas M. était « pressé ». Son Sig Sauer armé à la main, il est assis à son guichet quand Alice Varetz et son équipage reviennent de l’extérieur et rendent leur matériel.
La scène qui suit reste confuse. A-t-il délibérément visé la victime à titre de « jeu » lorsque le projectile est parti malgré elle, parce qu’il n’avait pas sécurisé son pistolet, comme le croient le parquet et la partie civile ? Ou bien le coup de feu a-t-il été tiré accidentellement alors qu’il faisait glisser son fauteuil roulant vers le bureau, comme il le prétend ?