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Un policier condamné à 10 mois de prison pour une agression sexuelle lors d’une reconstitution « non officielle »

Un policier condamné à 10 mois de prison pour une agression sexuelle lors d’une reconstitution « non officielle »

Les faits se sont produits lors d’une reconstitution « officieuse » d’un viol impliquant le mari de la plaignante. Un policier de Béziers (Hérault) a été condamné lundi 29 avril à 30 mois de prison, dont dix peines de prison, pour l’agression sexuelle d’une femme, a indiqué mardi l’avocat du policier au Parisien, confirmant une information de France Bleu Hérault. Une peine accompagnée d’une interdiction d’exercer pendant trois ans.

Selon nos informations, les faits se sont produits le 18 février 2021. A cette époque, l’officier de police judiciaire (OPJ) travaillait sur une plainte pour viol du mari de la plaignante, déposée par un tiers. Il se rend chez elle pour « discuter du dossier », selon l’avocat de la plaignante Me Mathieu Montfort, contacté par Le Parisien. Le mis en cause, le mari de la plaignante, est absent lors de cette procédure « officieuse ».

« Le policier a profité de sa position d’OPJ »

A son arrivée, il commence par lui montrer les pièces du dossier pour « lui montrer que la plainte déposée contre son mari ne tient pas » et propose une « reconstitution », selon l’avocat. Selon le récit de la jeune femme, il lui aurait demandé d’enlever son pantalon et d’enfiler plutôt un pantalon de jogging pour qu’elle soit « plus à l’aise ». Il lui dit alors de se mettre à quatre pattes sur le canapé. La jeune femme lui fait confiance et s’exécute. Mais quelques secondes plus tard, elle se retrouve sans pantalon. Le policier a baissé son pantalon et s’est frotté contre elle, le sexe dressé, raconte-t-elle. Une version démentie par le policier, qui a seulement reconnu à l’audience s’être masturbé.

« Il ne s’agit pas d’une reconstitution officielle. C’est un stratagème pour mettre la main sur lui», affirme l’avocat du plaignant, arguant qu’il «a profité de sa position pour arriver à ses fins, c’est-à-dire une agression sexuelle». .

Une semaine avant les faits, une plainte avait été déposée contre cet agent par le commissaire de police de Béziers auprès du parquet. « Le 10 février, il a reçu la victime présumée du mari. Il s’est enfermé dans une pièce pour prendre des photos d’elle, notamment de ses poils pubiens, pour comparer avec ce qui est décrit au dossier», raconte Me Mathieu Montfort. Malgré ce rapport, aucune sanction n’a été prise. Le fonctionnaire avait donc simplement été rappelé à l’ordre par ses supérieurs.

La jeune femme a porté plainte neuf mois plus tard, en novembre 2021. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la force de police, a été impliquée dans cette affaire.

« Une relation amicale devenue incontrôlable »

Mais pour Me Julien Sicot, avocat du policier qui a plaidé l’acquittement, « l’agression sexuelle n’est pas établie ». Selon lui, « aucun élément n’indique qu’elle n’était pas consentante », a-t-il expliqué au Parisien. Le plaignant et l’officier de police judiciaire avaient établi une relation de « confiance », affirme-t-il. « Elle a ramené des pâtisseries, il y a eu des échanges de SMS », explique-t-il, évoquant simplement une « relation amicale devenue incontrôlable ».

Des explications qui n’ont pas suffi au parquet. A l’audience, le procureur de la République a requis cinq ans de prison et l’interdiction définitive d’exercer des fonctions de police. Finalement, le tribunal l’a condamné à deux ans et demi de prison, dont 10 mois, et à une interdiction d’exercer la profession de policier pendant trois ans.

Il « réfléchit » à faire appel, dit son avocat. Contacté, le parquet de Montpellier n’a pas répondu à nos demandes.

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