Menaces prises au sérieux. Un pensionnaire de la Comédie-Française est convoqué par l’institution pour un « entretien préalable en vue de son licenciement », a annoncé mercredi cette dernière après avoir eu connaissance de « comportements graves » de sa part, notamment à l’encontre de la députée écologiste Sandrine Rousseau. .
Hier, à l’Assemblée nationale, @sandrousseau a révélé qu’elle avait également été menacée de mort contre l’acteur de la Comédie-Française contre lequel je suis en justice. Elle l’a également rencontré à la sortie de l’Assemblée nationale.
Il sera jugé en juin pour ces faits. pic.twitter.com/9QAG7dlNTk– Marie Coquille-Chambel (@mariecchambel) 14 janvier 2025
En juin 2021, cet acteur, Nâzim Boudjenah, avait déjà été condamné à Paris à six mois de prison avec sursis pour des menaces de mort proférées en 2019 et 2020 contre une ancienne compagne, avec un sursis probatoire de deux ans assorti d’une interdiction de contact avec la victime, une obligation d’indemnisation et de soins.
Des « faits nouveaux » – des « agissements graves » émanant de « l’un de ses salariés » – ont été portés « à la connaissance de la Comédie-Française » lors d’une audition lundi de son administrateur général Éric Ruf devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les violences commises dans les secteurs du cinéma et des arts du spectacle, affirme le Français dans un communiqué.
Un procès en juin
La présidente de cette commission Sandrine Rousseau avait alors rendu public le fait que cet acteur de 52 ans avait « également proféré des menaces de mort contre (elle) ». « Ce qui m’a poussée à porter plainte contre lui, à le dénoncer au procureur, puisque ces menaces étaient graves », a-t-elle ajouté. Ces menaces ont été proférées en juillet 2024, a-t-elle précisé.
« La découverte de ces nouveaux faits autorise la Comédie-Française (…) à le convoquer à un entretien préalable en vue de son licenciement », indique l’institution, sans nommer ce salarié. Sandrine Rousseau a indiqué que le procès qui l’oppose à l’acteur aurait lieu « le 6 juin ».
Dans son communiqué, la Comédie-Française précise avoir « déjà pris des mesures à l’encontre de ce salarié en le retirant immédiatement des plateaux ». Elle « réfute fermement les allégations d’inertie, puisqu’elle a mis en place toutes les mesures nécessaires pour prévenir et protéger la santé et la sécurité de ses salariés, qui sont au cœur de ses préoccupations quotidiennes. Elle réaffirme son soutien total aux victimes de violences sexistes et sexuelles.
Lundi, interrogé par Sandrine Rousseau si Nâzim Boudjenah avait été « reconduite comme salarié de la Comédie-Française », Éric Ruf a confirmé.
En 2021, Nâzim Boudjenah a été acquitté pour violences en mars 2020 et les poursuites pour autres violences ont été annulées pour des raisons de procédure.