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Un PDG américain sensible aux demandes d’un Québécois mourant

Avant de rendre son dernier souffle après une bataille contre la sclérose latérale amyotrophique (SLA) le 2 septembre dernier, un Québécois passionné par la marque de véhicules électriques Rivian a reçu un coup de pouce inattendu du PDG RJ Scaringe lors de ses démarches pour acheter la première camionnette de l’entreprise au Québec.

Guy Charest a commandé sa fourgonnette sur le site de l’entreprise américaine en 2019. Il commençait alors à planifier sa retraite. Plusieurs voyages avec sa conjointe, Julie Thériault, étaient au programme.

Mais deux ans plus tard, le destin l’a frappé avec l’annonce de son diagnostic de SLA, une maladie neurodégénérative. Une course contre la montre s’est alors engagée pour le consultant en aéronautique. Il voulait pouvoir piloter un Rivian le plus rapidement possible.


Le PDG de Rivian, RJ Scaringe (au centre), a invité les Québécois Julie Thériault (à gauche) et Guy Charest (à droite) à son usine de Normal, en Illinois.

Moins de deux ans avant son décès, Guy Charest a eu l’occasion de conduire une camionnette Rivian. C’est la seule fois qu’il a pu le faire.

Photo fournie par Julie Thériault

C’est à ce moment-là qu’il a écrit au PDG de Rivian, RJ Scaringe, sur LinkedIn. Il lui a raconté son histoire. Pour M. Charest, c’était comme écrire à une idole, tant il admirait son parcours.

« Le gars lui a dit qu’il voulait conduire un Rivian pendant qu’il le pouvait encore », raconte Julie Thériault en entrevue avec Le Journal« Nous avons dû assumer toutes les responsabilités légales pour que cela se produise. »

Touché par l’histoire du résident de Vaudreuil, Scaringe a envoyé un courriel à l’un de ses directeurs pour lui dire qu’ils devaient « faire quelque chose de spécial pour que M. Charest ait son camion ».

Ils ont envisagé plusieurs scénarios pour que M. Charest puisse conduire son Rivian avant que sa maladie ne s’installe.

« Ils ont tout essayé », raconte M.moi Thériault. Comme ils ne pouvaient pas envoyer le véhicule au Québec, ils ont essayé d’embaucher Guy comme représentant et même comme chauffeur d’essai.

Rencontre avec le Pape

Après quelques semaines d’efforts infructueux, Scaringe décide d’inviter le couple québécois dans son usine de Normal, dans l’Illinois, en novembre 2022.


Le PDG de Rivian, RJ Scaringe (au centre), a invité les Québécois Julie Thériault (à gauche) et Guy Charest (à droite) à son usine de Normal, en Illinois.

Guy Charest a eu la chance de discuter avec celui qu’il admire depuis plusieurs années, le PDG de Rivian, RJ Scaringe.

Photo fournie par Julie Thériault

« J’ai pleuré à cause de cette attention. Même s’il avait du mal à marcher, Guy pouvait se déplacer tout seul. Il pouvait toujours conduire », explique Mmoi Thériault : « On a eu droit à un traitement royal. »

La cerise sur le gâteau fut la rencontre entre son amant et Scaringe.

« RJ est sorti d’un réunion de venir nous rencontrer. Pour Guy, c’était comme rencontrer le Pape. Il suivait son parcours depuis plusieurs années.

« Pour moi, c’est la générosité de RJ qui m’a frappé. C’est un homme brillant et humain. »

Après une visite de l’usine, le passionné d’innovation, qui aura 61 ans le mois prochain, a pu tester le fourgon sur route et hors route pendant un après-midi.

« C’était un rêve devenu réalité pour lui. Il a aimé conduire pendant quelques heures, surtout dans la partie hors route, où il y avait de gros rochers », a raconté sa femme.

Une livraison pleine d’émotion

En janvier 2023, en pleine tempête de neige, le camion Rivian du couple arrive enfin à leur domicile de Vaudreuil.

Cependant, les symptômes de la SLA étaient trop graves pour qu’il puisse à nouveau conduire le véhicule de ses rêves.

« Ses mains étaient trop faibles, mais nous avons emmené le camion à ses rendez-vous médicaux. Il était fier de voir son camion Rivian dans notre cour. »

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