Un patient tente de se suicider aux urgences psychiatriques de Toulouse, les syndicats alertent sur le manque de personnel

Alors que l’ensemble du secteur psychiatrique s’est réuni la semaine dernière pour signer le « Pacte pour refonder l’organisation des soins psychiatriques en Haute-Garonne », un an après les événements dramatiques survenus aux urgences psychiatriques (deux viols, un suicide), les syndicats continuent de mettre en garde. .

« Entre les objectifs affichés et la réalité du terrain, vécue par les patients et les soignants, il y a un gouffre. La dernière illustration de ce triste constat date du dimanche 5 janvier 2025 lorsqu’un patient a tenté de se suicider », explique la CGT qui pointe notamment la difficulté d’attirer et de maintenir les soignants dans les postes psychiatriques. Selon le syndicat, 14 infirmiers sur 28 pourraient quitter les urgences psychiatriques.

La direction du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse confirme que le 5 janvier, en début de soirée, un patient a été admis aux urgences adultes de Purpan où il a été pris en charge par une infirmière d’accueil et d’orientation. Ce patient a ensuite été emmené aux urgences psychiatriques.

Le patient est toujours en soins intensifs

« Quelques minutes après son arrivée dans l’unité, l’équipe a constaté sa disparition et a immédiatement lancé les recherches. Le patient a été retrouvé en arrêt cardio-respiratoire cinq minutes plus tard, après une tentative de suicide. L’équipe soignante débute immédiatement un massage cardiaque. Depuis, le patient est pris en charge en service de réanimation », explique la direction du CHU de Toulouse, qui ajoute que, lors de cet événement, un psychiatre, une infirmière auxiliaire et quatre infirmières diplômées étaient présents dans l’unité. où se trouvaient quatre patients.

Cet événement intervient alors que les locaux d’urgences psychiatriques, à Purpan, ont été reconfigurés pour répondre à la crise de février 2024. Une unité d’urgences post-psychiatriques a été ouverte avec 8 lits sur les 15 prévus et en attente de recrutement de médecins. Pour la même raison de ressources médicales, l’unité fermée pour soins sans consentement reste à 9 lits sur les 12 prévus.

« Une décision trop précipitée »

Pour la CGT, si le travail mené à Purpan pour améliorer l’accueil et la prise en charge des patients en urgences psychiatriques est une bonne chose, « le déménagement a été fait trop hâtivement et sans tenir compte des recommandations des agents sur la sécurité des locaux.  » Après la tentative de suicide du patient le 5 décembre, il y avait effectivement un personnel soignant en nombre suffisant mais les locaux n’étaient pas suffisamment sécurisés par rapport aux risques suicidaires. Nous restons inquiets et en alerte », déclare Sébastien Goussy pour la CGT.